Ce n’est pas la sérénité autour du trône royal d’Agbodrafo. Deux personnes sont actuellement désignées pour succéder à Aholou Sèdo Assiakoley V, le dernier chef canton de la localité. Une situation qui entretient une guerre froide entre les deux clans importants de la localité. Qui des Assiakoley ou des Messanh sortira vainqueur ?
Les problèmes de chefferie sont, à côté du conflit foncier, des bombes à retardement dans la société togolaise. Presque dans chaque village ou canton, ces problèmes se posent avec acuité et c’est Agbodrafo, ex-Porto Seguro, qui vient rallonger la liste.
Depuis le décès du dernier chef canton, Aholou Sèdo Assiakoley V le trône est resté vacant et tout porte à croire qu’un nouveau chef sera intronisé prochainement. Et pendant que les choses se préparent, surgissent les différends entre deux clans de la localité sur la désignation de ce chef.
En effet, les descendants de la famille royale du 1er roi, John Messanh rejettent le nouveau chef qui viendrait du clan Assiakoley. Pour les Messanh, le mode de désignation du nouveau chef ne répond pas aux règles qui régissent la chefferie traditionnelle d’Agbodrafo.
Aussi, ont-ils réagi au choix opéré par le clan Assiakoley en dénonçant du faux. Les Assiakoley ont présenté leur « futur roi » assis au milieu du « régent et Assafotsè ».
Les Messanh dénoncent expliquant qu’Agbodrafo ne dispose pas de régent depuis le décès du roi Assiakoley V, mais plutôt de « 5 membres créés par arrêté ministériel ».
Par ailleurs, ils estiment que « la désignation du roi à Agbodrafo n’est pas une affaire de toute la communauté, mais de la famille royale et en particulier, des descendants du 1er roi, John Messanh ».
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Pour les Messanh, c’est « Robert Dotsè Messanh, de la lignée du roi Messanh » qui aurait été déjà désigné au titre de futur roi et chef canton d’Agbodrafo, relativement aux us et coutumes de la famille royale. Ils ajoutent qu’ils sont d’ailleurs en attente du décret de reconnaissance depuis plus de 2 ans.
L’autre clan se dit serein et indique avoir respecté la procédure consistant au choix d’un nouveau chef canton.
Actuellement, la tension est vive entre les deux camps qui se livrent à une guerre froide et de communication notamment sur les réseaux sociaux.
Désormais, les regards sont tournés vers le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales qui devra régler cette affaire. Il revient au gouvernement de prendre un décret de reconnaissance du nouveau gardien des us et coutumes de la localité.