La Confédération des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, continue de structurer son agenda diplomatique et sécuritaire. Réunis à Bamako les 22 et 23 février 2025, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des trois pays ont discuté d’une stratégie commune en vue de futures négociations avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Sécurité et défense : la consolidation de l’axe sahélien
Depuis leur retrait officiel de la CEDEAO en janvier 2024, les trois pays de l’AES ont renforcé leur coopération militaire et sécuritaire pour faire face aux défis communs liés au terrorisme et à l’instabilité régionale. Les ministres ont salué les progrès réalisés dans le cadre de la Force unifiée de l’AES, qui a multiplié les opérations conjointes contre les groupes armés opérant dans la région.
Le Burkina Faso était représenté par le général de brigade Célestin Simporé, ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, accompagné de membres du gouvernement. Pour le Niger, étaient présents le général de brigade Mohamed Toumba, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, et le ministre des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré. L’hôte de la rencontre, le Mali, était représenté par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et le général de corps d’armée Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants.
Les responsables militaires et politiques ont mis l’accent sur la nécessité d’une montée en puissance de l’interopérabilité des forces armées et sur la création de bases opérationnelles avancées aux frontières communes.
Un dialogue pragmatique AES-CEDEAO
Sur le plan diplomatique, la gestion des relations avec la CEDEAO était au cœur des échanges. Malgré leur départ de l’organisation régionale, le Burkina Faso, le Mali et le Niger entendent maintenir des relations pragmatiques avec leurs voisins ouest-africains. Les discussions ont notamment porté sur les échanges commerciaux, la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que sur les accords de coopération sectorielle.
Les ministres ont validé une feuille de route commune pour structurer les échanges futurs avec la CEDEAO, insistant sur l’importance du dialogue et du respect mutuel. « L’objectif est de préserver les intérêts des populations de l’AES tout en maintenant des relations harmonieuses avec nos voisins ouest-africains », a souligné Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne.
Les discussions ont également permis de préciser le positionnement de l’AES sur la scène internationale, avec une volonté affirmée de diversifier les partenariats économiques et stratégiques au-delà du cadre ouest-africain.
Un bloc sahélien en quête d’autonomie
Cette réunion ministérielle marque une étape clé dans la structuration de l’AES, qui cherche à se renforcer comme un pôle autonome de coopération régionale. Avec une approche plus intégrée en matière de défense, de développement et de diplomatie, les trois pays entendent définir une nouvelle architecture de coopération sahélienne, tout en préservant des liens constructifs avec leurs voisins.
La réunion des chefs d’État de l’AES, prévue dans les prochaines semaines, devra valider les grandes orientations de cette feuille de route, qui façonnera l’avenir des relations entre la Confédération et la CEDEAO.
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