Plusieurs jeunes Togolais sont victimes des réseaux de trafic humain qui sévissent en Afrique de l’ouest. Actuellement, une dizaine d’entre eux sont retenus contre leur gré par des réseaux d’escrocs opérant au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire.
C’est le Mouvement Martin Luther King (MMLK), dirigé par Pasteur Edoh Komi, qui alerte sur la captivité de ces jeunes. Et l’organisation appelle les autorités à réagir de toute urgence.
En effet, les ramifications tentaculaires des réseaux de traite et d’escroquerie continuent de piéger les jeunesses vulnérables d’Afrique de l’Ouest. Selon le MMLK, la situation de plusieurs jeunes Togolais, sous couvert de promesses d’emploi ou de prospérité, se retrouvent piégés dans des conditions proches de la servitude dans des pays voisins.
Des otages enrôlés dans la spirale de l’arnaque
Selon les informations recueillies par le MMLK auprès des familles concernées, ces jeunes ont été conduits hors du Togo – notamment vers le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire – par des individus se présentant comme représentants d’opportunités commerciales ou d’emploi. Souvent sous la bannière de réseaux pseudo-commerciaux tels que Qnet.
« Le mode opératoire est bien rodé », dénonce le mouvement. « Les recruteurs ciblent des jeunes en quête d’un avenir meilleur, les endoctrinent, puis les contraignent à jouer le rôle d’intermédiaires, piégeant à leur tour d’autres victimes. »
Ces jeunes seraient ainsi maintenus dans des conditions précaires, sous la coupe de leurs ‘recruteurs’, et contraints de convaincre leurs proches d’envoyer de l’argent sous de fausses promesses de voyage vers l’Europe ou de réussite économique.
Appel à la vigilance face au trafic humain
Pour le MMLK, ces cas relèvent d’un trafic humain moderne aux contours mafieux. L’organisation appelle la jeunesse togolaise à « refuser la quête du gain facile et à se méfier des offres d’emploi alléchantes, surtout lorsqu’elles proviennent de connaissances établies à l’étranger ».
Mais elle ne s’arrête pas là. Elle sollicite officiellement l’intervention des autorités togolaises, à qui elle entend transmettre les noms et coordonnées des personnes actuellement retenues hors du pays, afin que des actions diplomatiques urgentes soient entreprises pour leur libération et leur rapatriement.
Ce type de réseau n’est pas nouveau dans la région. Déjà en 2023, plusieurs pays de la CEDEAO avaient lancé des opérations de démantèlement de structures opérant sous couvert de sociétés de vente directe ou de marketing relationnel. Pourtant, les filières continuent de prospérer, profitant du désespoir social et de la faiblesse des dispositifs de contrôle transfrontalier.
« C’est une tragédie humaine qui se répète », regrette Edoh Komi. « Nos jeunes méritent un avenir digne, pas l’illusion d’un eldorado au prix de leur liberté. »
Le MMLK – fidèle à sa réputation de « voix des sans-voix » – espère que cette alerte provoquera une prise de conscience à la hauteur du drame humain qui se joue silencieusement, de l’autre côté des frontières.
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