La délégation togolaise présente à Genève en Suisse dans le cadre de la 67è session du Comité des Nations Unies contre la torture a répondu lundi aux questions de la structure onusienne, 72 heures après la présentation de son rapport. Les échanges ont permis de faire le point sur les conditions de détention, la lutte contre l’impunité et la problématique des garanties sur le plan légal au Togo. Par ailleurs, il a été demandé à l’Etat togolais de clarifier le mandat du Service central de recherches et d’investigation criminelle (SCRIC) souvent présent dans les manifestations.
Le rapport périodique au Comité sur la mise en œuvre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements inhumains ou dégradants du Togo présenté vendredi par Christian Trimua évoque les efforts consentis par le gouvernement togolais ces dernières années dans la lutte contre la torture.
Le ministre des droits de l’homme et des relations avec les institutions de la république a notamment mis l’accent sur la grâce présidentielle accordée récemment à plus de 450 détenus, la liberté des droits de manifestation et l’indépendance des institutions étatiques de défense de droit de l’homme.
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Un rapport « partiellement » accepté par le Comité qui dénonce de mauvaises conditions de détention au Togo. Sur le sujet, l’Organisation Mondiale de Lutte contre la Torture (OMCT) reconnait qu’il y a des efforts qui sont faits dans ce domaine mais souligne que beaucoup de défis restent encore à relever.
Elle recommande la mise en place d’un panel de sages regroupant divers acteurs qui réfléchissent au nouveau modèle de détention qui ne soit manifesté par la surpopulation carcérale. Revoir le budget pour respecter la dignité des prisonniers et une réinsertion plus aboutie et accomplie.
L’OMCT ne fait pas bonne mine non plus sur le SCRIC. Isidore Nguele révèle que c’est une unité de la gendarmerie en charge des enquêtes qui se retrouve très souvent dans les manifestations pour la répression.
« Il est important que son mandat soit clarifié une fois pour toute. Il y a déjà une police judiciaire qui existe, il n’est plus important que des entités supplémentaires fassent du doublon sur la question. Cela créerait de la suspicion qu’autre chose. Il est important que certaines institutions ne deviennent pas aux yeux de la population des antichambres de torture », a souhaité l’expert en droits de l’homme et responsable Afrique de l’OMCT.
Dr Trimua a salué la volonté du comité d’accompagner le Togo dans la lutte contre la torture. Au nom du gouvernement, il a pris l’engagement de mettre en application les différentes recommandations pour un meilleur rapport du Togo lors de la prochaine session.
« Nous allons travailler sur les recommandations qui nous sont faites, tenir un rythme constant de réformes et d’amélioration et nous espérons que dans un délai relativement raisonnable, les fruits pourront se faire voir. Mais le plus important, c’est de maintenir un rythme constant dans l’application des dispositions internationales auxquelles nous avons souscrites », a déclaré le ministre.
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