Multiplication de fausses informations, appels à la révolte et incitations à la haine sur les réseaux sociaux… Le gouvernement togolais sonne l’alarme. Dans un communiqué publié le 6 juin, les autorités annoncent une riposte ferme face à l’usage abusif des médias numériques visant, selon elles, à déstabiliser les institutions républicaines.
Le ton est grave, et le message sans ambiguïté. À travers une communication officielle, le gouvernement togolais dénonce la recrudescence de propos incendiaires, de contenus mensongers et de messages audiovisuels appelant à des soulèvements populaires. Ces publications circulent principalement sur les réseaux sociaux et plateformes numériques, accusées d’être devenues le terrain de jeu d’individus qui « font l’apologie de crimes et délits contre les personnes et les biens. »
Si le gouvernement reconnaît la liberté d’expression et le droit à l’information comme des acquis constitutionnels, il rappelle que ces droits s’exercent dans les limites fixées par la loi. Le code pénal, le code de la presse et de la communication, les lois sur la cybersécurité, la sécurité intérieure, et la protection des données personnelles sont autant de textes mobilisables pour réprimer les abus.
Selon le communiqué, le recours aux technologies de l’information pour commettre ou faciliter des infractions, en particulier lorsqu’il est opéré de manière concertée ou organisée, constitue une circonstance aggravante dans la détermination des peines encourues.
Le gouvernement togolais dans une cyber-vigilance accrue
Cette sortie du gouvernement intervient dans un contexte de mouvements de contestation de jeunes alimentés par des réseaux numériques. Au Togo, les autorités se disent déterminées à préserver l’ordre public, protéger les institutions républicaines, et garantir un espace numérique sain et sécurisé.
En filigrane, l’exécutif togolais semble vouloir poser des garde-fous face à une montée en puissance des discours contestataires en ligne, qui, selon plusieurs observateurs, traduisent un malaise social latent, mais aussi un recours croissant des citoyens au numérique comme espace d’expression alternative.
Derrière la volonté affichée de « renforcer la protection des libertés individuelles et publiques », les craintes d’un durcissement du contrôle de l’espace numérique ne sont pas totalement écartées. Plusieurs organisations de la société civile et défenseurs des droits numériques s’interrogent sur la portée réelle de ce rappel à l’ordre, redoutant qu’il ne serve de prétexte à des mesures restrictives à l’encontre des voix dissidentes.
Le gouvernement, lui, appelle au « sens civique » de tous et insiste sur la nécessité de responsabiliser les citoyens dans leurs usages des médias sociaux, notamment dans la diffusion ou le relais de messages sensibles.
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