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Togo : le FMI va encore décaisser 58,4 millions de dollars

Didier ASSOGBA
3 Min Read
Georges Barcola, ministre de l'économie et des finances

À l’issue de la deuxième revue de son programme économique avec le FMI, le Togo obtient un accord technique pour un nouveau décaissement de 58,4 millions de dollars. Un soutien aux réformes en cours, malgré des pressions sur les finances publiques.

C’est un feu vert technique qui devrait raviver la confiance des partenaires économiques du Togo. À l’issue d’intenses discussions à Lomé puis à Washington, le gouvernement togolais et les équipes du Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé un terrain d’entente dans le cadre de la deuxième revue du programme économique appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC).

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Résilience économique saluée par le FMI

Cet accord ouvre la voie à un nouveau décaissement de 44 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) – soit environ 58,4 millions de dollars. Tout ceci, sous réserve de validation par le conseil d’administration du FMI dans les prochaines semaines.

Ce programme triennal, lancé en mars 2024, poursuit trois objectifs principaux : renforcer la soutenabilité de la dette, favoriser une croissance inclusive et accélérer les réformes structurelles indispensables à la modernisation de l’économie togolaise.

Dans un contexte sous-régional marqué par l’instabilité et des pressions inflationnistes persistantes, le FMI note avec satisfaction la résilience de l’économie togolaise, dont la croissance est estimée à 5,3 % en 2024, avec une projection légèrement ajustée à 5,2 % en 2025. Autre point positif : l’inflation a été contenue à 2,6 % en avril 2025, contre un pic supérieur à 7 % deux ans plus tôt, renforçant le pouvoir d’achat des ménages et la stabilité macroéconomique.

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Un écart budgétaire sous surveillance

Mais tout n’est pas rose pour autant. Si tous les critères de performance ont été atteints, celui relatif à l’équilibre budgétaire a échappé au radar. En cause, une série de dépenses exceptionnelles jugées nécessaires par le gouvernement, notamment des aides d’urgence aux populations sinistrées par les inondations et des subventions agricoles destinées à atténuer les chocs climatiques sur la sécurité alimentaire. Ce qui a créé une accumulation de dette publique plus rapide que prévu, même si le FMI salue la transparence des autorités togolaises sur ces imprévus.

Le FMI note néanmoins des progrès significatifs dans plusieurs domaines clés. Il s’agit renforcement de l’analyse des risques budgétaires, recapitalisation de la dernière banque publique, et surtout réforme en profondeur du cadre des marchés publics, avec un engagement à publier les bénéficiaires effectifs. Un audit de gouvernance, commandité par Lomé, est également en préparation – un signal fort pour les bailleurs.

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La prochaine revue du programme est prévue pour le second semestre 2025. Un rendez-vous que les autorités togolaises abordent avec la volonté affichée de corriger les déséquilibres budgétaires tout en maintenant le cap sur les réformes.

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