Visiblement, l’appel lancé à la CEDEAO jeudi dernier par les leaders de la coalition des 14 partis de l’opposition togolais n’a pas été entendu par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation communautaire. A l’issue du sommet qu’ils ont tenu samedi à Abuja, les dirigeants de la sous-région encouragent les parties togolaises à s’engager pour l’ouverture d’un dialogue devant solder la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles. La CEDEAO n’a pas manqué d’insister sur le respect de l’ordre constitutionnel et des institutions démocratiques au Togo.
Alors que l’opposition togolaise appelait les chefs d’Etats de la CEDEAO à prendre des mesures pour mettre fin au règne de Faure Gnassingbé au Togo, ces derniers se sont plutôt inscrits dans la dynamique du dialogue en cours.
La Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO a condamné toutes les formes de violences et de débordements enregistrés en marge des manifestations de rues, et qui se traduisent par des pertes en vies humaines et des dégâts matériels.
Plus incisif encore, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont félicité les autorités togolaises pour les actes d’apaisement qu’elles ont posés dans le souci de créer des conditions propices à l’ouverture du dialogue visant à la mise en œuvre consensuelle des réformes politiques. Dans ce contexte, la Conférence a lancé un appel à tous les acteurs politiques à s’engager pleinement et dans les plus brefs délais dans un dialogue inclusif dans un esprit de compromis pour parvenir à « une approche partagée dans la mise en œuvre des réformes dans le respect de l’ordre constitutionnel et des institutions démocratiques ».
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La Conférence n’a pas manqué de saluer les efforts déployés par la CEDEAO, particulièrement les initiatives des présidents Alpha Condé et Nana Akufo-Addo pour favoriser le rapprochement des acteurs et partis politiques togolais et promouvoir une issue pacifique à la crise à travers la concertation.
Autre chose d’importance à souligner, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO n’ont pas évoqué une médiation ou une facilitation dans le cadre du dialogue togolais. La conférence a juste fait part de sa « disponibilité à continuer de suivre et d’accompagner le Togo et les acteurs politiques togolais dans le processus de dialogue et de réformes constitutions déjà engagé par le gouvernement togolais ».
Cette prise de position sans ambiguïté et sans équivoque du sommet auquel ont pris part les Présidents du Ghana et de la Guinée va-t-elle mettre un terme aux polémiques et controverses de ces dernières semaines ?
La question reste posée.