Face à la recrudescence des attaques dans plusieurs pays de la région, notamment au Nigeria, la CEDEAO appelle à une mobilisation internationale renforcée contre le terrorisme. De même, l’organisation sous-régionale met en garde contre les tentatives de manipulation communautaire.
La CEDEAO a tiré la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié le 4 novembre 2025 à Abuja, l’organisation régionale s’inquiète de la multiplication des actes de violence terroriste observés ces derniers mois dans plusieurs États membres, en particulier au Nigeria, l’un des pays les plus durement touchés par les exactions de groupes armés.
Ces attaques, précise la Commission, visent indistinctement les populations civiles – hommes, femmes et enfants – sans distinction de religion, d’origine ou d’appartenance communautaire. “La violence liée au terrorisme ne fait aucune distinction de sexe, de religion, d’origine ethnique ou d’âge”, rappelle le communiqué, s’appuyant sur des rapports indépendants ayant documenté ces drames humains depuis plusieurs années.
Rejet des discours de stigmatisation
La CEDEAO dénonce par ailleurs les narratifs tendancieux qui tentent d’imputer à ces groupes terroristes une cible confessionnelle unique, voire de présenter la situation comme un conflit religieux. « Ces allégations fausses et dangereuses visent à exacerber les tensions, à fragiliser la cohésion sociale et à détourner l’attention des véritables enjeux sécuritaires », souligne l’organisation sous-régionale.
En réaffirmant sa position, la CEDEAO entend désamorcer les discours polarisants qui circulent sur les réseaux sociaux ou dans certains cercles internationaux, notamment ceux évoquant un prétendu génocide d’un groupe religieux en Afrique de l’Ouest. Pour l’organisation, ces propos, loin de contribuer à la paix, accentuent la méfiance entre communautés et compliquent la tâche des gouvernements engagés dans la lutte contre le terrorisme.
La CEDEAO appelle à une mobilisation collective de la communauté internationale, des Nations unies et de tous les partenaires du continent pour soutenir les efforts des États membres. L’objectif est de renforcer les capacités de défense, améliorer la coopération en matière de renseignement et promouvoir une approche globale qui intègre les dimensions sécuritaires, humanitaires et de développement.
“Le terrorisme dans la région vise toutes les communautés sans distinction. Il s’agit d’une menace commune qui exige une réponse commune”, insiste le communiqué.
La Cedeao tient à la résilience régionale
Cette sortie officielle traduit la préoccupation croissante d’Abuja face à la persistance de la menace djihadiste au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, où les groupes affiliés à Boko Haram et à l’État islamique multiplient les incursions contre les forces nationales et les populations rurales.
Dans un contexte marqué par les transitions politiques, les crises économiques et la montée du sentiment anti-occidental, la CEDEAO cherche également à préserver la cohésion régionale et à réaffirmer son rôle de rempart contre l’instabilité.
La mise en garde contre les discours de division s’inscrit dans la logique d’éviter que les fractures communautaires ne viennent se superposer à la crise sécuritaire, déjà lourde de conséquences économiques et humanitaires.
En filigrane, l’organisation plaide pour une solidarité active entre les États membres, convaincue que seule une approche collective et coordonnée permettra d’enrayer la spirale de la violence.
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