L’ONG Inades-Formation Togo a présenté jeudi à Lomé les résultats d’une étude réalisée sur l’introduction des OGM dans les cultures cotonnières, notamment le coton BT au Burkina-Faso. L’étude a été pilotée par la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN). A l’occasion, Sena Adessou, le Directeur d’Inadès-Formation a expliqué que les OGM ne vont pas panser la plaie de la faim en Afrique pour cause de leurs impacts négatifs.
C’est depuis 2003 que les premières cultures de coton OGM ont démarré au Burkina-Faso avec des variétés mises au point par la firme Monsanto. Mais depuis quelques années les populations du pays ont commencé à remarquer les impacts négatifs du coton Bt dans les communautés.
L’étude intitulée « Le Coton BT et nous, la vérité de nos champs » est une synthèse des résultats d’une recherche paysanne sur les impacts socioéconomiques du coton Bt au Burkina-Faso. Elle a révélé que les promesses annoncées par la firme internationale Monsanto n’ont pas été tenues.
Selon donc ces recherches, les coûts de production du coton Bt sont 7 fois plus élevés comparativement au coton conventionnel et les rendements ont paradoxalement baissé d’environ 7% alors qu’il était attendu une augmentation.
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L’étude relève par ailleurs que les paysans n’étaient pas très bien formés sur les itinéraires techniques qui ne sont donc pas respectés. De même la traçabilité du coton Bt a porté un coup dur à l’environnement parce qu’il y a eu des manquements au niveau de l’itinéraire. A cela s’ajoute également le mauvais respect des textes réglementaires.
« Toutes ces choses ont expliqué les mouvements qu’il y a eu parce que les paysans n’ont pas vu leurs conditions de vie s’améliorer en termes de revenu et de vie économique… Cette étude voudrait qu’on montre aux gens que les OGM sont des produits qu’il faut utiliser ou manipuler avec prudence », a déclaré M. Adessou.
Pour le responsable de Inades-Formation Togo, organisation point focal de COPAGEN, il y a de l’espace, du potentiel et des ressources qu’on peut valoriser et injecter dans le développement agricole en Afrique.
« Ce ne sont pas les OGM qui vont panser la plaie de la faim en Afrique. On ne va pas aller aux OGM pour dire que c’est pour réduire la faim. Il faut travailler la terre, valoriser nos bassins, utiliser les ressources pour développer l’agriculture », a-t-il ajouté.
De même, il appelle les communautés togolaises à faire attention à la production des OGM dont les impacts sont généralement négatifs pour les populations africaines.