Créée en 2013, l’ONG RAPAA vise à réduire le nombre de nouveaux cas d’usagers de substances psychoactives et à accompagner ceux et celles affectés par ce problème de santé publique qu’est la consommation d’alcool et de drogues. Chaque année, RAPAA saisit l’opportunité que représente la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA (JMS) et se mobilise pour un double combat : contre la consommation des substances psychoactives et contre la contamination aux IST VIH/SIDA.
En cette année 2020, la JMS est célébrée dans le contexte très particulier de la pandémie du COVID-19. Ainsi, pour cette 33ème Edition, le Togo a retenu comme thème : « Solidarité Internationale et Responsabilité partagée : lutte contre le VIH dans le contexte de la pandémie de COVID-19 ».
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Afin d’éviter la propagation de l’épidémie du COVID-19 et de respecter les mesures gouvernementales, l’ONG RAPAA n’a pas mené les activités de proximité (mobilisation sociale, sensibilisation de masse, dépistage des populations clés) habituellement exécutées dans le cadre de la JMS. RAPAA a voulu cependant se mobiliser en témoignant sa solidarité envers les personnes affectées par le VIH/SIDA et à risques face à la pandémie du COVID-19 et en menant une action médiatique de sensibilisation.
RAPAA a ainsi choisi de faire un geste de soutien en matériel d’hygiène et de protection à l’Association de Soutien au Développement et à l’Education de la jeune Fille (ASDEF), une structure membre de la Plateforme des OSC intervenant dans la lutte contre le SIDA, dans la santé sexuelle et la reproduction, dans la promotion de la femme et de l’enfant, et dans l’appui aux initiatives de développement. Cette remise de dons (un dispositif de lavage de main, 04 boîtes de masques de protection, 06 bidons de savon liquide de 5 litres et 18 bidons de javel d’un litre) s’est déroulée dans le respect des gestes barrières, le mercredi 09 décembre 2020 au siège de ASDEF sis à Agbalépédogan (Lomé).
RAPAA a aussi choisi d’informer le grand public notamment les jeunes sur les risques liés à l’usage des substances (alcool et drogues), à la contamination au VIH et à la propagation du COVID-19. Ainsi, des membres de l’ONG RAPAA ont animé une émission sur les ondes de la radio Pyramide FM, le lundi 07 décembre 2020 afin de sensibiliser les auditeurs. Des articles ont aussi été publiés dans la presse écrite et en ligne. RAPAA a voulu lancer un appel à la vigilance en diffusant des messages clés à savoir :
La consommation de substances psychoactives peut favoriser la contamination aux IST VIH/SIDA.
En effet, un usager de drogue sous l’emprise des substances peut perdre ses facultés cognitives (raisonnement, jugement), ce qui peut le conduire à adopter des comportements sexuels à risques tels les rapports sexuels non protégés, les rapports sexuels non consentis, les violences et agressions sexuelles (viols). L’usager peut également, dans certaines situations, partager des objets souillés ou contaminés (matériel de sniff, seringue, joint). Tous ces facteurs rendent les consommateurs de substances plus vulnérables à une contamination au VIH et autres IST.
L’usage de substances psychoactives peut contribuer à la dégradation de la santé des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
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Les PVVIH ayant un système immunitaire affaibli, l’usage de substances psychoactives vient aggraver leur état de santé déjà précaire. La consommation de drogue, peut plus facilement entrainer l’inobservance thérapeutique avec l’oubli de la prise des médicaments antirétroviraux (ARV), ou encore l’échec du traitement dû à une mauvaise assimilation des médicaments par l’organisme.
La pandémie du COVID-19 accentue les facteurs de vulnérabilité pour les PVVIH.
Les PVVIH sont plus exposées à d’éventuelles agressions virales. En cas d’infection, elles sont plus susceptibles de développer les formes graves ou sévères du COVID-19, parce qu’elles ont un système immunitaire fragilisé et affaibli par la présence du VIH. De plus, la maladie à coronavirus rend plus difficile l’accès au traitement pour les PPVIH avec des contraintes dans l’approvisionnement en ARV, dans l’accès à la prise en charge médicale et au soutien psychosocial.
La pandémie du COVID-19 augmente les risques pour les usagers de substances.
La consommation de substances psychoactives fragilise la défense immunitaire de l’usager et le rend vulnérable au COVID-19. En cas d’infection, il risque de développer une forme sévère de la maladie, ce qui réduit considérablement les chances de réussite du traitement. De plus, il a été noté qu’en cette période d’incertitudes et d’inquiétudes, de confinement et de restrictions sur les sorties liées au COVID, le stress et l’ennui peuvent conduire à faire un usage abusif des substances et à utiliser de manière détournée certains médicaments avec une multiplication des risques d’accidents et de violences domestiques (verbales, physiques, sexuelles) notamment sur les femmes et les enfants.
L’apparition du COVID-19 a changé les habitudes en matière de consommation de substances psychoactives. Les mesures restrictives dans le cadre du coronavirus ont entrainé pour certains usagers des difficultés à s’approvisionner en substances d’où des risques de sevrage brutal avec de nombreuses conséquences sur la santé physique et mentale des consommateurs.
L’ONG RAPAA a profité de l’Edition 2020 de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA pour encourager chacun à respecter scrupuleusement les mesures barrières contre la propagation du COVID-19, à éviter au maximum la consommation des substances (tabac, alcool, drogue, usage détourné des médicaments). RAPAA a aussi encouragé les PVVIH à suivre leurs traitements ARV et leur prise en charge médicale et psychologique et ce malgré les nombreuses contraintes actuelles.
L’ONG RAPAA réitère son engagement à soutenir les personnes nécessitant un accompagnement psychosocial. Elle se tient aux côtés des personnes souffrant d’addiction, aux côtés des personnes vivant avec le VIH et de celles affectées par la pandémie du COVID-19. RAPAA exhorte les uns et les autres à éviter la stigmatisation et la discrimination. Elle invite à cultiver les valeurs de compassion, d’entraide et de solidarité, car c’est en restant uni et mobilisé que nous serons plus forts pour mener le triple combat contre l’usage de substances psychoactives, contre le VIH, contre la pandémie du COVID 19.
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