Le Togo franchit une nouvelle étape vers la consolidation de la gouvernance locale. Le document actualisé de la Politique nationale de décentralisation (PoNaDecT) et son plan d’action sont soumis à validation à Kara depuis mardi. Une démarche saluée comme un tournant décisif dans la refonte des rapports entre l’État central et les collectivités territoriales.
Depuis le 15 avril et ce jusqu’au 17 avril, la ville de Kara accueille les acteurs nationaux pour l’atelier de validation du document actualisé de la Politique nationale de décentralisation et son plan d’action. La rencontre de Kara est le point d’orgue d’un long processus de consultation initié par le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière.
Les documents ont été élaborés avec l’appui de la Coopération technique allemande (GIZ) au Togo à travers le Programme décentralisation et bonne gouvernance (ProDeG IV).
Pilotés par le ministre de l’Aménagement et du Développement des territoires, Gomado Koamy Gbloèkpo, les travaux visent à donner corps à l’ambition d’un État plus proche de ses citoyens, en renforçant l’autonomie des collectivités territoriales.
Un chantier stratégique pour la gouvernance
L’atelier s’inscrit dans le cadre des réformes institutionnelles plus larges engagées par le Togo depuis plusieurs années. Avec cette actualisation, les autorités entendent doter le pays d’un cadre stratégique actualisé, à même de répondre aux défis contemporains de la décentralisation.
Autour de la table, les représentants de l’État, des collectivités locales, de la société civile et des partenaires techniques et financiers ont passé en revue la version finale du texte, intégrant les amendements issus d’une démarche qualifiée d’« inclusive, participative et structurée ».
« Cette politique révisée place au cœur de ses priorités le transfert effectif des compétences et des ressources, le financement du développement local, le renforcement des capacités, mais aussi des thématiques transversales comme le genre, l’inclusion sociale, la communication, et le suivi-évaluation des politiques locales », a souligné le ministre Gomado Koamy Gbloèkpo à l’ouverture des travaux.
Cap sur 2034
Le document validé est assorti d’un plan d’action quinquennal budgétisé, ainsi que d’un mécanisme rigoureux de suivi et d’évaluation. Une vision ambitieuse se dessine à l’horizon 2034 : celle d’un Togo où la décentralisation est pleinement opérationnelle, inclusive et vectrice d’un développement local durable.
Pour Pali Essossinam, directeur de la Décentralisation et des Collectivités locales et coordonnateur du comité technique de suivi, l’obtention de ce document représente un aboutissement. Il y voit les bases d’une politique « conduite par toutes les parties prenantes et produisant des effets tangibles pour tous les citoyens dans un climat de paix ».
Appropriation attendue de la Politique nationale de décentralisation
Le gouverneur de la région de la Kara, Général Komlan Adjitowou, a invité les participants à « faire tache d’huile » de cet atelier, afin que le document validé bénéficie d’un large consensus avant son adoption formelle par les plus hautes autorités de l’État.
Le ministre Gomado a, de son côté, insisté sur l’importance de l’appropriation du texte par tous les acteurs impliqués, saluant au passage l’engagement des partenaires techniques et financiers dans cette phase décisive.
Ce nouveau jalon s’inscrit dans la vision plus globale d’un Togo moderne, où les collectivités ne sont plus de simples relais de l’administration centrale, mais de véritables acteurs du développement. Après l’organisation des premières élections locales en 2019, puis la mise en place des conseils régionaux, le pays s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son processus de déconcentration et de responsabilisation locale.
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