Les tensions entre le Niger et le Bénin ont atteint un point culminant dans le dossier du pétrole nigérien. C’est suite à l’arrestation de la Directrice Générale Adjointe de WAPCO-Niger et de quatre autres membres de l’équipe par les services de sécurité béninois. Le Niger accuse le Bénin de violer l’accord bilatéral et menace de fermer le poste initial de brut.
Les autorités béninoises ont arrêté les ressortissants nigériens en les accusant d’avoir accédé au terminal de l’oléoduc Seme-Kpodji sous de faux prétextes. Le procureur spécial Mario Metonou a précisé que l’enquête visait à déterminer les motivations réelles de ce groupe, avec des soupçons que deux des détenus soient des agents de la junte militaire nigérienne, évoquant une menace potentielle à la sécurité de l’État béninois.
Cet incident marque une escalade significative dans les tensions entre les deux nations concernant l’exportation du pétrole nigérien via le port de Seme au Bénin.
En réponse, les autorités nigériennes ont tenu un point de presse animé par le ministre du Pétrole, Barké Bako Mahamane Moustapha, et le ministre de la Justice, Alio Daouda. Le ministre du Pétrole a décrit la chronologie des événements ayant conduit à l’arrestation. Pour lui, les responsables de WAPCO-Niger étaient en mission officielle pour superviser le chargement du pétrole nigérien brut destiné à un pétrolier chinois. Il a dénoncé ces arrestations comme injustifiées et a menacé de fermer le poste initial de brut de Koulele à Agadem si les détenus n’étaient pas libérés.
Violation de l’accord sur le Pétrole nigérien
Le ministre de la Justice, Alio Daouda, a condamné l’arrestation comme une violation flagrante de l’accord bilatéral entre le Niger et le Bénin. Il a averti que le Niger pourrait saisir les juridictions compétentes, notamment la cour d’arbitrage de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), si une solution rapide n’était pas trouvée.
Les tensions entre les deux pays ont pris de l’ampleur depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a entraîné des sanctions strictes imposées par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le blocage par le Bénin des exportations de pétrole nigérien brut en mai a exacerbé la situation, le Bénin exigeant que la junte nigérienne rouvre sa frontière aux marchandises béninoises et normalise les relations. Le 15 mai, le Bénin avait provisoirement levé le blocage et accepté de tenir des pourparlers, mais aucune solution durable n’a été trouvée.
Le différend actuel sur les exportations de pétrole ajoute une nouvelle dimension à ces relations déjà fragiles, menaçant d’aggraver encore les tensions entre le Niger et le Bénin.
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