Les autorités nigérianes ont annoncé l’arrestation de 7 polonais, soupçonnés d’avoir joué « un rôle suspect » dans les récentes manifestations contre les difficultés économiques au Nigeria. Cette opération, menée par les forces de l’ordre, a eu lieu dans l’État de Kano, a déclaré jeudi le Département sur la sécurité de l’État (DSS).
Les sept Polonais, dont six étudiants et un enseignant, ont été appréhendés pour leur implication présumée dans les manifestations, marquées par le déploiement de drapeaux russes. Cette situation a immédiatement alerté les autorités nigérianes, qui voient dans cet acte un potentiel facteur de trouble, en lien avec les tensions géopolitiques internationales.
Un porte-parole du DSS a précisé que le ministère nigérian des Affaires étrangères ainsi que l’ambassade de Pologne ont été informés de ces arrestations. En attendant les résultats de l’enquête en cours, les autorités nigérianes ont autorisé l’ambassade de Pologne à avoir accès aux personnes détenues.
Réaction des autorités polonaises
En Pologne, le ministère des Affaires étrangères a confirmé l’identité des ressortissants arrêtés. Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Andrzej Szejna, a minimisé l’implication des Polonais, affirmant qu’ils « étaient au mauvais endroit au mauvais moment ». Cette déclaration a été faite sur les ondes de la radio privée RMF FM, soulignant la surprise des autorités polonaises face à cette situation.
Les arrestations surviennent dans un climat tendu au Nigeria, où les manifestations contre la hausse du coût de la vie et la mauvaise gouvernance ont pris de l’ampleur. Ces protestations, rassemblées sous le hashtag #EndbadGovernanceinNigeria, réclament notamment que le président revoie certaines réformes impopulaires, telles que la suspension de la subvention aux carburants, perçue comme l’une des principales causes de l’augmentation des prix.
Des manifestations meurtrières
Les violences qui ont accompagné ces manifestations ont été particulièrement meurtrières. Selon l’ONG Amnesty International, au moins 21 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre lors des récentes protestations. En revanche, la police nigériane conteste ce chiffre, affirmant que seulement sept personnes ont perdu la vie, tout en niant toute responsabilité directe dans ces décès.
L’arrestation des Polonais pourrait ajouter une dimension internationale à une crise déjà complexe. Alors que l’enquête se poursuit, les relations entre le Nigeria et la Pologne pourraient être mises à l’épreuve, notamment si les accusations portées contre les ressortissants polonais s’avèrent plus graves qu’initialement supposé.
En attendant, la situation reste sous haute surveillance, tant du côté des autorités nigérianes que polonaises.
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp