Une rencontre de haut niveau s’est déroulée mercredi à la Présidence togolaise. Elle s’inscrivait dans le cadre d’une sensibilisation et d’un renforcement de capacités des institutions impactées par la modification de la loi uniforme relative à la règlementation des Bureaux d’Information sur le Crédit (BIC). La séance a réuni les institutions financières et les grands facturiers impliqués dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions relatives à la loi.
Au-delà de la sensibilisation et du renforcement de capacité, la séance présidée par le Secrétaire général de la Présidence togolaise, Patrick Têvi-Benissan vise à renforcer la base de données du BIC et améliorer la qualité des rapports de solvabilité du BIC, rendre disponibles des nouveaux services à valeur ajouté fondés sur les données alternatives, permettre une consultation de rapports de solvabilité enrichis par les utilisateurs traditionnels et par les grands facturiers.
Il s’agit également inclusion financière avec l’accès progressif des populations abonnés au téléphone et non encore bancarisées et surtout atteindre les objectifs du Doing Business qui projette l’enregistrement sur la base des données, d’un nombre de clients correspondant à 5% de la population adulte du Togo.
Pour Sandra Johnson, la Coordinatrice de la Cellule Climat des Affaires (CCA), la rencontre intervient à une étape importante de la transformation structurelle de l’économie togolaise portée par le nouveau Plan national de Développement (PND) et surtout avec le lancement du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA, encore appelé TIRSAL).
Mme Johnson a relevé que dans les rapports « Doing Business » publiés par la Banque Mondiale depuis 13 ans, les pays de l’UEMOA dont le Togo sont toujours à la traîne sur l’indicateur relatif à l’ « accès au crédit », se classant souvent à la 142e place sur 181 pays avec une note de 30 sur 100.
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Soucieux d’améliorer le système d’information sur le crédit, le gouvernement togolais a adopté le 08 mai dernier un projet de loi modifiant l’article 53 de la loi uniforme n°2016-005 du 14 mars 2016 ainsi que le décret autorisant la mise en œuvre d’un traitement automatisé de données à caractère personnel pour l’intégration des grands facturiers à la plateforme électronique de partage d’informations sur le crédit.
« Au moment où le gouvernement est décidé à accorder une place prépondérante au secteur privé, je vous invite à être les pionniers de cette réforme qui fera l’objet d’un suivi hebdomadaire conformément aux instructions reçues et pour laquelle nous sommes appelés à en faire un succès », a-t-elle adressé aux participants.
A l’ouverture, Badanam Patoki, le Secrétaire général du ministère de l’économie et des finances a invité les différents acteurs à collaborer étroitement avec la société CreditInfo Volo-Togo pour l’atteinte des objectifs fixés.
La BCEAO, la Banque Mondiale, les Sociétés Togocom, Moov-Togo, CEET, TDE, l’Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Togo (APBEF-Togo), l’Association professionnelle des Systèmes financiers décentralisés du Togo (APSFD-Togo) et plusieurs experts ont pris part à la rencontre.
Notons que la séance a été l’occasion pour le Directeur général du siège du BIC-UEMOA de présenter le mode opératoire, les différentes étapes du processus d’intégration des données au dispositif du BIC, l’impact de la modification de la loi ainsi que les enjeux de la collecte des données.