Fraîchement investi, le président Brice Clotaire Oligui Nguema dévoile son premier gouvernement. Il s’agit d’une équipe élargie, qui mêle figures de la société civile, experts économiques et piliers de la transition entamée en août 2023.
À peine 48 heures après avoir prêté serment, le président gabonais imprime déjà sa marque sur la jeune Vᵉ République. Lundi 5 mai, le Secrétaire général de la Présidence a rendu publique la composition du nouveau gouvernement, fruit d’un savant dosage entre continuité, expertise technique et ouverture vers la société civile.
Cette nouvelle équipe, la première depuis l’instauration du régime post-transition, traduit la volonté du chef de l’État de refonder l’action publique autour de profils réputés compétents et représentatifs d’une nouvelle dynamique institutionnelle. Elle ouvre une nouvelle ère après le coup d’État d’août 2023 qui avait mis fin à plus d’un demi-siècle de domination de la famille Bongo sur le Gabon.
Entre technocrates et visages politiques
Deux figures politiques de poids sont appelées aux plus hautes fonctions. Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice devenu opposant au régime déchu, est nommé vice-président de la République. Tandis que Alexandre Barro Chambrier, leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), prend le poste stratégique de vice-président du gouvernement.
Côté économie, le banquier Henri-Claude Oyima, président-directeur général d’un grand groupe financier, hérite du super-portefeuille de l’Économie, des Finances, de la Dette et de la lutte contre la vie chère. Une nomination saluée dans les milieux d’affaires pour sa compétence et sa rigueur.
L’éducation est confiée à Camélia Ntoutoume-Leclercq, qui conserve la Formation professionnelle et récupère l’Instruction civique, au cœur du projet de refondation républicaine. Mays Mouissi, économiste respecté et critique de longue date de la gestion budgétaire du pays, pilotera désormais l’Environnement, l’Écologie et le Climat.
Ulrich Manfoumbi Manfoumbi s’occupera des Transports et de la Logistique, alors que Brigitte Onkanowa prend la Défense nationale. Aux Affaires étrangères, pas de changement : Régis Onanga Ndiaye reste en poste, chargé aussi de l’Intégration et de la Diaspora.
Un gouvernement paritaire et élargi
Fait notable, plusieurs femmes accèdent à des ministères régaliens ou stratégiques. En effet, Laurence Mengue Me Nzoghe, à la Pêche et à l’Économie bleue, devient aussi porte-parole du gouvernement. Nadine Awanang est nommée à l’Inclusion sociale ; Élodie Diane Fouefoué, à la Protection de l’Enfance ; Zenab Nyingha Chani, au Commerce et à l’Entrepreneuriat ; et Armande Longo Moulengui, à la Jeunesse, aux Sports et aux Arts, ministère nouvellement étendu à la Vie associative.
Avec ce gouvernement de 40 ministres, Brice Oligui Nguema cherche à poser les bases d’un exécutif crédible, équilibré entre impératifs politiques et exigences de résultats. Le maintien de certaines figures de la transition dans des postes clés laisse entrevoir une volonté de continuité dans la réforme, tout en s’ouvrant à des acteurs jusque-là absents des cercles de décision.
Mais les attentes sont grandes. La rue, comme les partenaires internationaux, observeront de près la capacité de cette équipe à incarner le changement promis. L’enjeu, désormais, est de transformer l’essai : répondre aux aspirations démocratiques, lutter contre la corruption et relancer une économie encore fragilisée par des années de mauvaise gouvernance.
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp
