La Conférence des Evêques du Togo (CET) est préoccupée par la série d’arrestations de citoyens togolais ces jours-ci. Pour les prélats, ces pratiques en cours n’ont pas droit de cité au moment où le monde entier et les chrétiens en particulier se préparent pour commémorer « la Nativité de Jésus-Christ, le Prince de la paix ». En s’inscrivant dans la démarche de « quête permanente de la paix des cœurs et de la cohabitation pacifique entre les habitants d’une même Nation », la CET plaide pour la libération des détenus.
Selon les évêques du Togo, la série d’arrestations de personnes, pour des raisons diversement appréciées auxquelles on assiste ces derniers temps dans le pays sème la psychose au sein des populations.
La CET relève que ces personnes mises aux arrêts, s’ajoutent à d’autres interpellées depuis un moment, et qui sont en détention dans des conditions souvent très difficiles, voire inhumaines.
Ces hommes de Dieu concluent que cela crée évidemment, dans les familles et les communautés, la désolation et des rancœurs préjudiciables à la paix et à la cohésion sociale.
« Face à cette situation, les Évêques du Togo expriment leur préoccupation et plaident en faveur de leur libération », indique qu’un communiqué de la CET publié mercredi.
Confiants que leur appel sera entendu, les prélats implorent la bénédiction de Dieu sur le Togo et ses habitants. Ils adressent à tous leurs vœux d’amour, de paix et de bonheur.
Le climat dont parlent les évêques
En effet, l’atmosphère est presque particulière ces derniers mois au Togo. Le climat socio-politique est marqué par la fermeture ou la suspension des journaux, l’interpellation régulière d’acteurs aussi bien de la société civile que du monde politique par le Service centrale de recherche et d’investigation criminelles de la gendarmerie nationale (SCRIC).
La plupart sont détenus depuis des mois. En leur rang, on pourra citer Djimon Oré (Président du parti FPD), Paul Missiagbeto (Conseiller d’Agbeyomé Kodjo), Jean-Paul Oumolou (Membre de la Dynamique Mgr Kpodzro).
Les dernières arrestations qui sont d’actualité sont celles de Ferdinand Ayité et de Joël Egah. Les deux journalistes sont détenus depuis le vendredi dernier à la Brigade de Recherches et d’Investigation (BRI) pour outrage à l’autorité et diffamation.
De l’autre côté, Fovi Katakou, un activiste proche de l’opposition (membre du mouvement Nubueke) a été déféré mardi à la prison civile de Lomé 72 heures après son interpellation par le SCRIC. Ce citoyen en situation de handicap est accusé d’apologie de crimes, délits et incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat.