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Esclavage et colonisation : À Genève, l’Afrique et la diaspora réclament justice

Didier ASSOGBA
4 Min Read

À deux mois du 9ᵉ Congrès panafricain prévu à Lomé, la diplomatie africaine s’est donnée rendez-vous à Genève pour une conférence de haut niveau consacrée à la justice historique et à la mémoire des peuples victimes de l’esclavage, de la déportation et de la colonisation. Une initiative du Togo, soutenue par les missions permanentes de l’Afrique du Sud, du Ghana, de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et de l’Union africaine. Elle sonne ainsi la mobilisation diplomatique pour les réparations.

Organisée dans un cadre symbolique (celui des Nations unies à Genève), cette rencontre marque une nouvelle étape dans la bataille diplomatique et mémorielle engagée par plusieurs pays africains pour obtenir une reconnaissance internationale des crimes liés à l’esclavage transatlantique et à la colonisation.

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Le Togo en première ligne

Les participants ont unanimement plaidé pour une reconnaissance globale et des réparations multiformes : morales, symboliques, économiques et politiques. « Il ne s’agit pas seulement de se souvenir, mais de restaurer la dignité collective bafouée par des siècles d’oppression », a lancé un diplomate des Caraïbes.

Présent à Genève, le ministre togolais des Affaires étrangères, Prof Robert Dussey, a réaffirmé l’engagement du Togo dans ce combat. « La mémoire n’est pas une charge, elle est une boussole. Pour bâtir l’Afrique de demain, nous devons regarder en face l’Afrique d’hier », a-t-il déclaré devant un auditoire composé de diplomates, d’universitaires et de représentants de la diaspora.

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Cette position s’inscrit dans la continuité du rôle que Lomé entend jouer sur la scène panafricaine. En effet, les autorités togolaises entendent faire de la capitale togolaise un foyer du renouveau du panafricanisme, à travers notamment la tenue, du 8 au 12 décembre 2025, du 9ᵉ Congrès panafricain, placé sous le haut patronage du président du conseil, Faure Gnassingbé.

En route vers le 9ᵉ Congrès panafricain de Lomé

La conférence de Genève a servi de préambule intellectuel et politique au futur sommet de Lomé, appelé à devenir une plateforme majeure pour repenser les relations entre l’Afrique, sa diaspora et le reste du monde. Le Congrès rassemblera États, universitaires, leaders d’opinion, membres de la société civile et acteurs économiques, autour de thématiques centrales telles que : justice historique, souveraineté africaine, mémoire collective et coopération Sud-Sud.

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La présence conjointe de l’Union africaine et du Caricom illustre la volonté d’unir les voix africaines et afro-descendantes dans une même revendication de justice et de dignité. Les échanges ont mis en avant la nécessité d’une éducation mémorielle partagée, de programmes communs de recherche et d’une coordination diplomatique plus affirmée dans les enceintes internationales.

Les organisateurs espèrent que cette conférence servira de catalyseur à des actions concrètes, notamment des plaidoyers communs, initiatives d’enseignement sur la mémoire de l’esclavage, ou encore propositions économiques pour des mécanismes de réparation et de restitution.

Loin d’un simple exercice symbolique, le rendez-vous de Genève s’inscrit dans une dynamique panafricaine ascendante, où la diplomatie de la mémoire devient aussi un outil de souveraineté et de reconstruction identitaire. À Genève, l’Afrique a parlé d’une seule voix. À Lomé, en décembre, elle entend écrire une nouvelle page de son histoire.

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