Le Comité national du bien-être des gens de mer du Togo (CNBEGMT) a observé ce 14 juillet le «Dimanche de la mer ». L’événement clôture le programme de la célébration de la journée internationale des gens de mer démarré le 25 juin dernier à Lomé. Une messe œcuménique a été célébrée à l’intention des marins qui, à l’occasion, ont décrit leurs conditions de travail.
Dimanche de la mer
Chaque année, le deuxième dimanche de juillet, les communautés catholiques célèbrent le « Dimanche de la mer ». C’est une journée internationale de prière pour les gens de mer, leurs familles et pour ceux qui, dans l’Église, leur apportent un soutien, comme les aumôniers et les bénévoles de l’Apostolat de la mer, l’œuvre par laquelle les travailleurs de la mer sont spirituellement assistés depuis 1920.
Au Togo, la journée a été marquée par une célébration œcuménique à Stella Maris. Elle a été dite par le révérend père Abbé Gustave Sanvee assisté du révérend pasteur Clément Pere. Ils sont respectivement aumônier du Foyer des marins et aumônier de Stella Maris.
Dans sa prédication, M. Pere a invité chaque communauté à se souvenir de tous les marins contraints d’être loin de leurs proches et de leur église, sans accès à l’Eucharistie.
Après la messe, un dépôt de gerbes a été fait au port autonome de Lomé en mémoire des Gens de mer morts dans l’exercice de leur fonction. De chœur, prêtre, pasteur, fidèles chrétiens, familles, et collègues ont prié Dieu pour le repos de leur âme.
Un métier passionnant mais stressant
Il y a deux catégories de marins. Les marins de la marine marchande et les marins de la marine nationale. Les premiers travaillent à bord des navires commerciaux et les seconds sont ceux qu’on peut appeler les militaires de la mer.
Ils rendent possible, de manière souvent invisible, la vie quotidienne des populations et soutiennent l’économie des pays.
Généralement, ils sont soumis à un contrat d’engagement maritime qui les contraint d’être à bord du bateau pendant une longue durée. Au Togo par exemple, la plupart des marins marchands font 6 mois à bord et 2 mois à terre. Ils sont alors coupés des liens familiaux.
« A bord d’un navire, il y a du stress, parce que, par exemple, c’est un navire de 150 mètres de long et de 30 mètres de large. Pendant six mois, vous êtes obligés de rester dans ça. Vous allez rester dedans, manger, se laver, travailler, dormir, là-bas, pendant six mois », a décrit Aloumou Messanvi.
L’officier de navigation de la marine marchande précise qu’en dehors du stress, il y a les risques du métier. Ils sont souvent relatifs à la coupure des amarres et à un défaut d’équipement.
« Dans l’exercice de la manutention, au cours du chargement, les accidents interviennent. Parfois, un équipement peut lâcher et tuer un marin », a-t-il dit.
Le caractère sexiste du métier
La réalité est qu’au Togo, les hommes et les femmes jouissent du même droit dans la formation du métier de la marine. Cependant, après les études, le traitement n’est plus équitable surtout au moment de naviguer pour valider les certificats.
Les compagnies maritimes ou les amateurs ou encore les consignataires ne souhaitent pas avoir de femmes à bord, de peur qu’elles soient harcelées et qu’après on leur fasse de procès.
« En tant femme du domaine et comme les autres d’ailleurs, après l’école maritime, nous sommes obligées de travailler avec les embarcations, les remorqueurs au port et qui font la côte. Ce qui fait que le temps qu’on passe en mer n’est pas aussi important. Au lieu de faire 6 mois, 1 an, 6 mois, 1 mois, on est obligées de faire 1 mois, 2 semaines. Ça fait que pour valider nos certificats, ça a été très difficile », a déploré Rafaela Nyabu.
La lieutenant-chef d’état, officier de port à la capitaine-mairie du PAL de Lomé se félicite de l’engagement des autorités à améliorer les conditions de vie et de travail des marins et invite à la mise en œuvre rapide de la convention collective des Gens de Mer du Togo.