Au CHU Sylvanus Olympio, Dr Parfait Tekam Wadje, un Camerounais en 3ème année de chirurgie générale au Togo est sanctionné. Il a perçu indûment une somme de 150 mille chez l’accompagnant d’un patient. Cette pratique illégale indigne plus d’un et relance le débat du fonctionnement des hôpitaux publics au Togo.
La décision est prise par le médecin Lieutenant-colonel Yawo Apélété Agbogbli. Le directeur général du CHU Sylvanus Olympio interdit le stage au médecin.
« Dr Parfait Tekma Wadje, D.E.S de 3è année de chirurgie générale est interdit de stage au Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio (CHU SO) pour compter de la date de signature de la présente décision et ce jusqu’à nouvel ordre », a-t-il arrêté.
Selon lui, Dr Tekma Wadje a indûment perçu des mains de l’époux de Rosaline Koutsene une somme de 150 mille francs CFA au CHU Sylvanus Olympio pour la cession de produits pharmaceutiques d’origine inconnue.
Les faits se sont produits le mercredi 13 septembre, lors de l’intervention chirurgicale subie par dame Koutsene admise aux urgences chirurgicales CHU Sylvanus Olympio.
Vente de médicaments au CHU Sylvanus Olympio et ailleurs
La sanction infligée au Dr Tekma Wadje intervient au lendemain de la suspension de 3 agents de santé officiant au CHU Kara par le ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Ils étaient impliqués eux aussi dans la vente illégale des produits pharmaceutiques à des patients. Ce qui est contraire à l’éthique et à la déontologie qui régissent la corporation des médecins.
Se prononçant lundi sur la question, le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) et les syndicats frères ont condamné la pratique. Ils expliquent le mal par l’échec de l’approche contractuelle des hôpitaux.
Selon le collectif des syndicats de la santé, la contractualisation crée des problèmes aux hôpitaux publics au Togo plus qu’elle n’en résout. On déplore le manque de compétence, une dégradation ascendante dans l’amélioration de l’offre de soins aux populations et un manque criard d’infrastructures sanitaires dans les hôpitaux contractants.
Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du Synphot et ses collègues ont donc estimé face à la presse que l’heure du bilan a sonné.
« Faces à ces manquements graves, le collectif demande pour une énième fois l’évaluation externe de la démarche de contractualisation qui présente d’énormes insuffisances telle qu’exigé par le conseil des ministres du 04 mai 2022 », ont-ils souhaité.
La contractualisation des formations sanitaires publiques a été lancée en 2017. Toujours en phase pilote, elle est déployée dans 08 centres issus des trois niveaux de la pyramide sanitaire. Il s’agit du CHU-Sylvanus Olympio, CHU-Kara, CHR Atakpamé, Sokodé, Dapaong, CHP Blitta, Notsè et CMS Siou.