Les assises citoyennes sur la rémunération dans la santé au Togo ont pris fin jeudi à Kpalimé. Le processus est lancé pour la convention collective de la santé après trois jours de réflexion. Les agents de santé et leurs partenaires ont convenu d’une feuille de route qui détaille les tâches à réaliser et trace un plan clair permettant d’arriver promptement à la signature de ladite convention collective.
Les assises ont été organisées par le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) avec l’appui de CCFD Terre Solidaire.
A l’issue des travaux, diverses fortunes ont été réalisées. De quoi permettre aux organisateurs de dresser un bilan assez satisfaisant.
« Nous sommes parvenus à élaborer une feuille de route devant permettre d’arriver à une convention collective. Nous avons aussi fait le plaidoyer et avancé des argumentaires pour atteindre cet objectif. De la même manière, nous avons réfléchi à la rémunération et à sa structuration », a résumé Dr Gilbert Tsolenyanu.
Le secrétaire général du Synphot précise que la démarche s’inscrit dans le cadre des recommandations du Bureau International du Travail (BIT) qui souhaite que chaque pays travaille pour rendre le secteur de la santé plus attractif.
On note que selon un récent rapport du BIT, il manquera 13 millions de personnel infirmiers et soignants dans le monde entier d’ici à 2030, dû au fait que le secteur est peu attractif à cause des mauvaises conditions de vie et de travail.
Convention collective bientôt en rédaction
Pour le Synphot, un premier grand pas vient d’être franchi. L’étape suivante va consister à impliquer tous les soignants du Togo pour ratisser large.
Il sera essentiellement question de lever des fonds pour financer les missions et les travaux nécessaires pour avoir ces documents. Aussi bien la grille que les textes qui doivent aller avec.
« Déjà au moins à partir de septembre ou octobre 2023, nous devons disposer d’une base sur laquelle nous pouvons construire quelque chose. Mais avant d’en arriver là nous retournerons parler avec le secteur privé dans son ensemble. Je peux vous garantir de l’appui du ministère du travail dans cet élan de dialogue pour arriver à une convention collective qui recevra l’assentiment de tous les partenaires », a détaillé Dr Tsolenyanu.
La convention collective en vue sonnera le glas à l’exercice illégal de la profession de médecine au Togo. Elle va aussi accoucher d’une grille salariale dans le secteur en tenant compte des réalités économiques du pays. C’est ainsi qu’au cours des assises, les participants se sont beaucoup appesantis sur la proposition des montants des salaires par corporation de la santé recueillis lors du Focus 2021.
Une initiative en chasse une autre
En attendant la finalisation de ce document, le Synphot appelle les siens à accomplir leurs devoirs qui passent fondamentalement par le bon accueil.
A cet effet, le Syndicat annonce le lancement pour bientôt d’un projet de bon accueil et de lutte contre les mauvaises pratiques dans les milieux hospitaliers.
Ce projet consiste à mettre un numéro vert à la disposition des clients pour dénoncer des pratiques peu orthodoxes. Il s’agit d’aller dans une dynamique « Tolérance zéro » contre les pratiques illicites dans les centres de santé au Togo. Car au Synphot, on est convaincu que le premier médicament dans la santé c’est l’accueil.
« Le bon accueil passe par le bien-être du soignant qui est bien rémunéré et qui n’est pas frustré. Ce sont 2 choses qui doivent aller de pair. Sur ce, autant nous appelons au bon accueil, autant nous appelons à une bonne rémunération des agents de santé », a souligné Dr Tsolenyanu.