Alors que les débats autour du rôle et de l’indépendance de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’intensifient, l’organisation régionale clarifie son mode de financement et son processus décisionnel. Contrairement aux accusations récurrentes selon lesquelles la CEDEAO serait sous influence occidentale, notamment française, ses dirigeants rappellent que son budget est largement autofinancé.
Un financement à 90 % par les États membres
Contrairement à une idée répandue, la CEDEAO ne dépend pas de financements étrangers pour assurer son fonctionnement. Selon les chiffres officiels, 90 % des ressources de l’organisation proviennent des prélèvements communautaires effectués directement par les États membres. Ce mécanisme de financement repose sur une taxe de 0,5 % appliquée sur les importations de biens en provenance de pays extérieurs à l’organisation.
Avec son poids démographique et économique, le Nigeria représente le plus grand contributeur de l’organisation. Ce pays, première économie du continent, assure une part considérable des revenus de la CEDEAO, permettant à l’institution de financer ses programmes sans dépendre de l’aide étrangère.
« L’idée que la CEDEAO serait une marionnette des puissances occidentales est un mensonge entretenu pour ternir l’image de notre organisation. Nos ressources viennent avant tout des contributions de nos États membres », explique un haut responsable de la Commission de la CEDEAO.
Une prise de décision dirigée par les chefs d’État
Au-delà des questions financières, l’indépendance politique de l’organisation est également remise en question par ses détracteurs, notamment depuis la mise en place de sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger après les coups d’État militaires. Certains accusent l’organisation d’agir sous la pression des chancelleries occidentales.
Là encore, l’organisation rejette fermement ces allégations et insiste sur le fait que toutes ses décisions sont prises par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres.
Les décisions stratégiques sont adoptées lors des sommets des chefs d’État de la CEDEAO, après concertation avec les ministres des Affaires étrangères des États membres. Ce processus reflète la souveraineté des pays de la région et l’absence d’ingérence extérieure dans les choix politiques et économiques de l’organisation.
« Chaque décision fait l’objet de discussions entre les dirigeants ouest-africains. Il est absurde de croire que nos chefs d’État prendraient des décisions dictées par l’extérieur », confie un diplomate ouest-africain.
La CEDEAO en quête de renouveau
Face aux tensions régionales et aux départs du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la CEDEAO se retrouve aujourd’hui à un tournant de son histoire. L’organisation doit non seulement préserver son unité, mais aussi démontrer qu’elle reste un outil efficace d’intégration régionale, au service des populations ouest-africaines.
Pour ses dirigeants, cette clarification sur son financement et son indépendance politique vise à restaurer la confiance des citoyens et à couper court aux campagnes de désinformation qui cherchent à fragiliser l’institution.
« La CEDEAO n’est ni sous influence étrangère, ni financée par des puissances extérieures. Elle appartient aux peuples et aux États de la région », conclut un haut responsable de la Commission.
Les défis sécuritaires et économiques s’accumulent en Afrique de l’Ouest. Dans ce contexte, la CEDEAO veut réaffirmer son rôle central et renforcer sa légitimité.
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