Trois jours après Brazzaville, Faure Gnassingbé a effectué un nouveau déplacement éclair à Abidjan. Cette visite d’amitié et de travail lui a permis d’avoir des échanges avec son homologue Alassane Ouattara sur l’évolution des situations sociopolitiques et sécuritaire en cours en Afrique de l’ouest. La décision du Burkina-Faso, du Mali et du Niger de quitter la CEDEAO a été longuement évoquée.
Selon la Présidence ivoirienne, Faure Gnassingbé et Alassane Ouattara ont évoqué d’importants sujets d’ordre bilatéral et multilatéral.
Dans les détails, la Présidence ivoirienne révèle que les deux dirigeants ont passé en revue la situation sociopolitique et sécuritaire dans la sous-région, marquée par des crises. Ils ont conclu à la nécessité de réévaluer les stratégies de gestion et de résolution de ces crises.
On comprend aisément que Faure Gnassingbé et Alassane Ouattara ont longuement parlé de la crise que connait actuellement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, trois Etats membres ont décidé de se retirer, accusant l’organisation d’avoir abandonner ses premiers objectifs et d’être à la solde des puissances étrangères.
« Cela a été une discussion difficile parce que les problèmes le sont. Notre région n’a jamais connu de telles épreuves. Le problème du terrorisme qui nous affecte tous parce quand un pays est affecté, l’ensemble de la communauté est affecté… Un pays qui est sous sanctions et d’autres qui sont suspendus et qui font encore face à des difficultés qu’ils connaissaient déjà. Nous sommes préoccupés de la situation humanitaire dans les différents pays et nous nous sommes interrogés sur la nécessité de réexaminer notre stratégie de gestion et de règlement de ces crises », a confirmé Faure Gnassingbé à l’issue du tête-à-tête avec Alassane Ouattara.
Faure Gnassingbé pour convaincre Ouattara
Actuellement, les tentatives pour les ramener à l’ordre sont encore vaines. Les trois pays ont même créé leur propre organisation dénommée l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et comptent d’ailleurs passer à une confédération.
« Nous sommes préoccupés par la décision prise par nos frères de quitter la CEDEAO. Nous croyons qu’un dialogue est toujours possible. Nous ne devons pas arrêter de parler tant que nous n’avons pas trouvé la solution », a indiqué M. Gnassingbé.
Toute cette situation est née des coups d’Etat que ces pays ont connu et des sanctions sévères que la CEDEAO a prises contre ces pays, particulièrement contre le Niger. On en état là quand la crise sociopolitique au Sénégal s’est déclenchée.
Et sur la situation au Niger notamment, le président togolais a indiqué avoir senti la préoccupation de son homologue ivoirien par rapport au sort des populations qui souffrent et de Mohamed Bazoum, le chef de l’Etat déposé. M. Gnassingbé a alors estimé que les sanctions ne règlent pas le problème.
« Le statut quo, l’immobilisme que nous connaissons aujourd’hui n’est plus possible. Nous devons trouver une solution au niveau de l’ensemble de l’organisation… Nous avons bon espoir que nous finirons par trouver une solution à la satisfaction de tout le monde… Il s’agit d’avoir un espace régional qui retrouve la paix, la sécurité et des populations qui vaquent librement à leurs occupations », a martelé Faure Gnassingbé.
Cette rencontre entre les deux présidents est aussi celle entre deux écoles pour la gestion des situations qui prévalent dans les pays qui ont connu les coups d’Etat. Si le président togolais a montré une certaine compréhension envers les pays en crise, le chef de l’Etat ivoirien fait plutôt partie des « va-t-en-guerres » qui étaient d’ailleurs prêts à mobiliser des bataillons pour une intervention militaire au Niger, notamment.
Notons que ce déplacement est le 2e de Faure Gnassingbé cette semaine. Le 13 février dernier, Faure Gnassingbé était à Brazzaville où il a échangé avec son homologue Dénis Sassou N’Guesso.
Pour la visite d’Abidjan, M. Gnassingbé était accompagné notamment de ses ministres de la fonction publique, Gilbert Bawara, de l’agriculture, Antoine Lekpa Gbegbeni, de la sécurité, Calixte Madjoulba et des investissements, Manuella Santos.
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