Le Burkina, le Mali et le Niger bénéficient de quelques avantages au niveau du Togo. Le pays de Faure Gnassingbé suspend la redevance statistique pour ces trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Décision prise par l’Office Togolais des Recettes (OTR) et rendue publique depuis le 19 février dernier.
La suspension de la redevance statistique concerne les marchandises arrivant par voie maritime au Port de Lomé et déclarées en transit à destination du Burkina Faso, du Mali ou du Niger.
En effet, cette redevance est un prélèvement appliqué aux importations et exportations. Elle sert à financer les activités statistiques du pays, incluant la collecte, le traitement et la diffusion des données économiques et commerciales.
Pour ces pays sans littoral, qui forment désormais l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ladite redevance – initialement fixée à 2 % puis ramenée à 1 % dans le cadre du tarif extérieur commun de la CEDEAO – était provisoirement suspendue depuis 1975.
Redevance statistique et le Port de Lomé
Il s’agit d’une manœuvre pour décourager les opérateurs économiques qui débarquent leurs marchandises dans les ports voisins et les font transiter par le Togo, avant de suivre le corridor Lomé-Ouaga-Niamey-Bamako.
« Le code additionnel 981 dédié à ladite suspension ne doit être utilisé que lors de la levée des déclarations de transit (IM8) dans les divisions de la Direction des Opérations Douanières de Lome-Port (DODLP) », a ordonné Philippe Kokou Tchodie, le Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR).
La décision du Togo semble se comprendre. En effet, depuis la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger suivant les sanctions de la CEDEAO, les marchandises à destination du Niger sont alors contraintes de passer par Ouaga. Elles profitaient naturellement de la suspension de ladite redevance.
De même, pour contourner la menace djihadiste au nord-ouest du Bénin, les marchandises à destination du Burkina-Faso depuis le Port de Cotonou entrent au Togo au niveau de Pagouda, descendent sur Kara pour se diriger vers Ouagadou.
La décision de Lomé va permettre au Togo d’engranger plus de ressources financières en encourageant les opérateurs économiques du Burkina, du Mali et du Niger à acheminer directement leurs marchandises au Port de Lomé.