À Bolou-Kpota, petite localité rurale située à quelques kilomètres de Tsévié, le silence lourd qui recouvre les ruelles sablonneuses porte encore l’écho du drame. Mercredi après-midi, un pan de mur s’est écroulé sur une famille, tuant un enfant et blessant grièvement plusieurs proches. Le père, touché aux jambes, a été transporté d’urgence au Centre Hospitalier Régional de Tsévié, où il lutte toujours contre ses blessures.
Le village est en état de choc. Sous les tôles chauffées par le soleil, des voisins racontent la scène : une maison en terre battue, fragilisée par les dernières pluies, un mur mal soutenu qui cède, et la vie d’un enfant qui s’éteint en un instant. « C’est la fatalité », lâche un ancien, avant de rectifier : « ou peut-être la pauvreté ».
Dès le lendemain, la ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme, Kossiwa Zinssou-Klassou, est venue au nom du gouvernement présenter ses condoléances. Dans ce décor de ruines, ses mots se voulaient réconfortants : « L’État reste mobilisé pour accompagner la famille et lui apporter l’assistance nécessaire. »
Mais derrière cette visite solennelle, les habitants pointent du doigt les conditions de vie précaires qui rendent ces accidents si fréquents. « Ici, chaque saison de pluie est une menace », confie une mère de famille, en montrant les fissures qui parcourent les murs de sa maison.
La fragilité des bâtis à Bolou-Kpota et ailleurs
À Bolou-Kpota comme dans bien d’autres localités togolaises, les maisons, souvent construites sans fondations solides ni encadrement technique, s’effondrent régulièrement sous l’effet de l’humidité, du temps et du manque d’entretien. La rareté des ressources pousse les familles à bâtir avec les moyens du bord. Ces habitations précaires, parfois collées les unes aux autres, deviennent autant de pièges.
Le drame de Bolou-Kpota est donc moins un accident isolé qu’un symptôme récurrent d’un système social où l’habitat populaire reste vulnérable, faute de politiques d’aménagement adaptées et de mécanismes de prévention des risques.
L’enfant disparu rejoint ainsi la longue liste des anonymes que la fragilité des constructions, l’absence de contrôle et la pauvreté condamnent chaque année. Pour les habitants de Bolou-Kpota, il restera la mémoire d’un mur tombé trop tôt, symbole d’une misère qui dépasse les frontières de leur village.
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