Le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) tient depuis mardi à Lomé une formation à l’endroit des avocats et défenseurs des droits de l’homme sur l’utilisation des mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention et de lutte contre la torture au Togo.
Cette initiative du CACIT, soutenu par ses partenaires tels que l’ACAT-Togo, l’Organisation mondiale contre la Torture et l’Union Européenne, est justifiée par la persistance de la torture dans les lieux de détention au Togo.
« Même si la pratique de la torture a diminué au Togo, il est à déplorer qu’elle subsiste et semble ne pas tendre à sa fin car nous n’avons toujours pas des signaux rassurants sur la perfection du cadre normatif et la réparation des situations générées. », a expliqué Spéro Mahulé, le président du CACIT.
Si le CACIT a salué l’adoption du nouveau code pénal consacrant la criminalisation de la torture, elle se dit déçu que ce code n’ait pas donné un caractère d’imprescriptibilité à la torture. De plus, le président du CACIt estime que la loi organique de la CNDH ne garantit pas l’indépendance de cette institution sensée abriter le Mécanisme national de prévention de la torture (MNP).
De plus, le CACIT relève que la situation des victimes de la torture reste inquiétante pour le fait que le recours à la justice et à la réparation ne préoccupent pas les autorités.
Pour le CACIT, la meilleure façon de lutter contre la torture est de la prévenir. D’où cette formation de deux jours des avocats et défenseurs des droits de l’homme sur l’utilisation des mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention et de lutte contre la torture au Togo.
Ouvrant la session, le Directeur de cabinet du ministère de la justice, Kossivi Egbetonyo admet l’existence de la torture dans les lieux de détention.
« Il serait hypocrite voire malhonnête de faire croire qu’il n’existerait pas de cas de bavure dans nos lieux de détention pour les besoins d’enquête de police, le contrôle de nos unités de police et de gendarmerie disséminées sur toute l’étendue du territoire national étant si mal aisé », a-t-il dit.
Pour lui, l’Etat dispose désormais des moyens notamment le nouveau code pénal qui criminalise la torture et prévoit des peines allant jusqu’à cinquante ans de prison pour les tortionnaires.
La CACIT prévoit dans sa stratégie de former un réseau d’avocats qui aidera dans la lutte contre la torture.