À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Mali célébré ce lundi 22 septembre, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a livré dimanche soir une allocution solennelle à la nation. Déclinée en sept axes, son discours a réaffirmé les priorités d’un « Mali Kura » – un nouveau Mali –, où défense nationale, indépendance diplomatique et réformes économiques convergent vers l’objectif de la consolidation de la souveraineté et de l’unité nationale.
Rendant hommage aux pères fondateurs et à la création des forces armées maliennes, Goïta a insisté sur la nécessité de bâtir « une armée autonome, capable d’assurer la défense souveraine du territoire national ». Face aux attaques « lâches » des groupes terroristes, il a salué la coopération militaire avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et mis en garde contre « la désinformation » qui menace la cohésion nationale.
Le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de diversifier les partenariats internationaux, tout en rejetant toute forme de pression extérieure. Trois principes guident, selon lui, la politique étrangère malienne : le respect de la souveraineté, la défense des choix stratégiques et la protection des intérêts vitaux du peuple. « Aucune tentative d’isolement ne pourra ébranler ces principes », a-t-il martelé, en réponse aux critiques récurrentes des partenaires occidentaux.
Les grands chantiers économiques d’Assimi Goïta
Malgré l’instabilité sécuritaire, le Mali table sur une croissance de 6 % en 2025, avec un déficit budgétaire limité à 2,7 %. Goïta mise sur la digitalisation des services publics, la modernisation du Code minier et la création d’une raffinerie d’or en partenariat avec la Russie pour accroître les recettes et valoriser localement les ressources. Le secteur énergétique est lui aussi en pleine mutation, avec trois projets de centrales solaires – menés avec la Chine, la Russie et les Émirats arabes unis – et la mise en place d’une Agence nationale des énergies renouvelables.
La transition entend également moderniser l’administration, renforcer l’accès à la justice, lutter contre la corruption et créer un pôle national foncier. Dans le domaine social, le plan de santé issu des États généraux de 2024 prévoit la construction de nouveaux hôpitaux de district, tandis que l’enseignement supérieur sera renforcé par des universités régionales et des centres de recherche en intelligence artificielle.
Déclarée « année de la culture », 2025 doit servir à valoriser le patrimoine national et à renforcer l’unité autour des valeurs maliennes. Un cadre de concertation avec la diaspora a également été instauré pour resserrer les liens entre l’État et les communautés maliennes à l’étranger.
En conclusion, Assimi Goïta a appelé à « l’union entre le peuple et son armée » et au rassemblement autour de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, présentée comme la boussole de la refondation politique et sociale. Une manière, pour le chef de la transition, de réaffirmer que la souveraineté du Mali reste le fil conducteur de son action, soixante-cinq ans après l’indépendance.
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