Au Togo, la première session ordinaire de l’année 2025 de l’Assemblée nationale s’est ouverte mardi 1ᵉʳ avril, conformément aux dispositions de l’article 12, alinéa premier de la Constitution du 6 mai 2024. Un rendez-vous politique qui marque une étape cruciale dans la mise en œuvre du nouveau régime institutionnel du pays.
Présidée par Kodjo Sévon-Tépé Adédzé, la séance inaugurale a vu la participation de plusieurs hautes personnalités, parmi lesquelles Hadja Mémounatou Ibrahima, présidente du parlement de la CEDEAO, et Bernard Ahiafor, 1er vice-président du parlement du Ghana. À l’agenda : l’élection des membres des nouvelles institutions de la République, l’examen de lois organiques clés, et le renforcement des échanges interparlementaires.
Légiférer pour asseoir le nouveau régime
L’une des priorités de cette session est d’assurer une base juridique solide et pérenne au nouveau cadre institutionnel du Togo. Après une session extraordinaire marquée par des débats sur des réformes structurelles, les députés devront examiner plusieurs lois organiques essentielles à l’application intégrale du nouveau régime. L’objectif ? Garantir la stabilité des institutions et fluidifier la transition vers une gouvernance adaptée aux nouvelles réalités du pays.
Autre enjeu majeur : l’élection des membres des nouvelles institutions de la République et des autorités administratives indépendantes, conformément aux prérogatives de l’Assemblée nationale. Un exercice déterminant dans la refonte du paysage institutionnel, qui devra refléter les principes de représentativité, d’efficacité et de transparence.
Le Togo au cœur de la diplomatie parlementaire
Cette session sera également marquée par une forte activité interparlementaire. Les députés togolais seront appelés à représenter le pays lors de plusieurs rencontres d’envergure. On évoque la 16ᵉ Conférence des Présidents des Assemblées de la région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), du 15 au 17 avril 2025 à Brazzaville.
Ensuite, viendra la 83ᵉ session du Comité Exécutif de l’Union Parlementaire Africaine (UPA), prévue du 21 au 22 mai 2025 à Rabat. Sans oublier la 19ᵉ Conférence de l’Union parlementaire des États membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (UPCI), qui se tiendra du 12 au 15 mai 2025 à Jakarta. Enfin, il y aura la 6ᵉ Conférence mondiale des présidents de parlement, du 29 au 31 juillet 2025 à Genève.
Autant d’occasions stratégiques pour affirmer la place du Togo sur l’échiquier parlementaire international et renforcer la convergence des cadres législatifs face aux défis mondiaux.
« Dans cet élan de coopération sincère, nous réaffirmerons, à chacune de ces rencontres de haut niveau, la volonté du chef de l’État de renforcer les passerelles entre les Assemblées, toujours au bénéfice de nos citoyens et de la pérennité de nos valeurs démocratiques », a souligné Kodjo Sévon-Tépé Adédzé.
L’Assemblée nationale et l’unité nationale
Au-delà des enjeux législatifs et diplomatiques, le président de l’Assemblée nationale a tenu à adresser un message en faveur de l’unité nationale. Dans un contexte marqué par des défis politiques et sociaux, il a appelé les Togolais, quelles que soient leurs origines ou sensibilités politiques, à œuvrer ensemble pour renforcer la cohésion sociale et préserver la stabilité institutionnelle.
« Notre diversité est une richesse inestimable. Elle ne doit jamais être un prétexte à la discorde, mais une source d’inspiration pour conjuguer nos talents et bâtir un Togo prospère », a-t-il déclaré.
Un message qui s’adresse également aux députés, invités à mesurer l’importance de leur mission et à placer l’intérêt général au cœur de leurs travaux. « Que nos débats soient empreints de respect et de responsabilité. Ensemble, portons haut les valeurs de justice, de progrès et de solidarité », a conclu M. Adédzé.
Cette session ordinaire de 2025 s’annonce donc déterminante pour l’édification du nouveau paysage institutionnel togolais. Les travaux qui s’ouvrent aujourd’hui traceront les contours de l’architecture politique des prochaines années, alors que le pays amorce une nouvelle phase de son évolution, alors que la contestation de la nouvelle constitution ne faiblit pas du côté des partis politiques de l’opposition.
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