Abdoulaye Diop révèle d’ores et déjà l’échec de la mission que la CEDEAO a confié à Faure Gnassingbé et son homologue Bassirou Diomaye Faye. Les deux chefs d’Etats du Togo et du Sénégal ont été mandatés à l’occasion de la 65e session ordinaire de l’Autorité des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO à travailler pour la réintégration du Burkina-Faso, du Mali et du Niger. Pour le ministre malien des affaires étrangères, c’est ‘’illusoire et utopique’’ d’espérer un retour des 3 pays.
C’est une précision qui en réalité ne fallait plus la peine d’autant que depuis leur retrait de la CEDEAO, les dirigeants burkinabé, malien et nigérien n’ont cessé de marteler qu’ils ont pris un chemin de non-retour. Mais face à l’actualité liée notamment à la désignation des présidents togolais et sénégalais comme facilitateurs dans la crise qui oppose la CEDEAO et ses Etats qui forment aujourd’hui, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le diplomate malien a jugé bon de rappeler que les positions n’ont pas changé.
« Nos chefs d’Etat ont été très clairs à Niamey en indiquant que le retrait des trois pays de la CEDEAO est irrévocable et a été fait sans délai, et à partir de cet instant nous devons cesser de regarder dans le rétroviseur », a réitéré Abdoulaye Diop au sortir du premier sommet de l’AES tenu le 06 juillet dernier à Niamey.
Pour le ministre malien des Affaires étrangères, c’est un chemin de non-retour qui a été pris. Il faut l’accepter pour avancer.
« Il n’est vraiment pas question de s’attarder sur ce point, nous devons plutôt travailler à réaliser ce qui est important pour nos populations. Et personne n’est aujourd’hui en mesure de nous convaincre de revenir sur notre décision », a-t-il ajouté.
La CEDEAO et ses anciennes méthodes
Selon Abdoulaye Diop, l’AES a pour vision imminente la création d’une fédération dont les piliers seront le Burkina-Faso, le Mali et le Niger. Mais pendant qu’on y est, l’AES est disposée à travailler avec des pays voisins et d’autres organisations avec lesquels elle partage le même espace.
On signale que les 3 États ont déjà en projet la sortie du franc CFA pour la création d’une monnaie unique en vue d’une autonomie financière.
En décidant de retirer leur pays de la CEDEAO le 28 janvier 2024, les militaires qui sont au pouvoir au Burkina-Faso, Mali et au Niger, déploraient l’incapacité de l’organisation à répondre aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations respectives.
« Si les visas sont institués, ça nous donne raison en ce sens que certains responsables de la Cedeao ne sont pas sortis des anciennes méthodes de faire peur aux populations, de faire le chantage aux populations », a lancé M. Diop.
Il réagissait ainsi à l’inquiétude de voir la CEDEAO imposée dans les jours à venir des visas aux ressortissants des pays de l’AES avant de circuler dans la sous-région ouest africaine.
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