La Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) reste préoccupée par la place des semences paysannes dans les politiques agricoles et semencières au Togo. Le sujet a fait objet d’une conférence qui a réuni plusieurs acteurs intervenant dans le domaine de l’agriculture vendredi à Lomé. Il a été question de ressortir l’importance des semences paysannes dans la souveraineté alimentaire.
Le Togo dans sa politique de préservation des ressources naturelles a ratifié respectivement la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) en janvier 1996 et le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) en octobre 2007. Cependant, force est de constater que les projets agricoles étatiques n’accordent pas toujours une place de choix aux semences paysannes.
Ce qui a amené la COPAGEN Togo à poser ce débat. L’objectif étant de permettre aux acteurs du monde agricole et universitaire, de la société́ civile et des instances décisionnelles qui étaient présents de ressortir les grands enjeux et perspectives de la promotion des semences paysannes par les politiques agricoles et semencières au Togo. La finalité étant de contribuer à la promotion de l’agriculture biologique et agroécologique.
« A travers cette rencontre, nous voulons contribuer à la réflexion sur les enjeux et les défis que nous devons relever relativement au thème abordé. La COPAGEN est une association citoyenne qui lutte contre l’introduction des OGM en Afrique et contre la biodiversité. Nous avons constaté que l’introduction des OGM prend de l’ampleur et entre dans l’habitude des producteurs… C’est ce qui nous amène à contribuer au débat. Il s’agit là d’une question de sécurité alimentaire (…) », a exprimé Salome Adoussi Houetognon, directrice de l’Inades-Formation Togo, point focal COPAGEN Togo.
Mme Houetognon pense qu’en tant que citoyen, il est important d’être des consommateurs acteurs. Pour elle, en lien avec la sécurité alimentaire, il est important de lutter contre le phénomène des OGM qui devient régulier et visible dans certains de nos pays voisins n’est pas reconnu par la loi au Togo.
Promotion des semences paysannes
Ensemble, les parties prenantes ont identifié les actions pour mieux inciter les projets intervenant dans le secteur agricole à faire de la place à la promotion des semences paysannes.
L’initiative a été saluée par Komi Essiomley Directeur des semences agricoles et plants (DSP) au ministère togolais en charge de l’agriculture.
Pour lui, elle vient conforter à suffisance la position du ministère de l’agriculture qui se veut préserver aussi notre patrimoine génétique national, conformément aux recommandations de la FAO.
« Cette conférence, en vue de rendre plus souveraine notre sécurité alimentaire, et mener les débats scientifiques sur la problématique des semences ressortie des expériences et enjeux de la production semencière aux paysans et élaborer un plan stratégique est considérée au niveau du ministère comme une action salutaire qui viendra compléter les actions déjà engagées au niveau du secteur agricole », a indiqué M. Essiomley.
A travers cette conférence, la COPAGEN Togo veut aussi marquer ce mois du consommer local, la journée internationale de la femme rurale et la journée mondiale de l’alimentation 2022 qui sont respectivement célébrées les 15 et 16 octobre prochains.
Pour rappel, la COPAGEN est un mouvement associatif citoyen regroupant des organisations de la société civile de l’espace Ouest-Africain. Elle est née en 2004 et œuvre pour la sauvegarde du patrimoine génétique africain et une utilisation durable des ressources biologiques africaines. Inades-Formation Togo est le point focal au Togo.