L’Observatoire Togolais des Médias (OTM), en partenariat avec l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, a tenu vendredi une conférence-débat sur la représentation des femmes dans les médias à Lomé. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo ». Des experts et professionnels de la presse ont pris part aux échanges, au terme desquels des recommandations ont été formulées à l’endroit des journalistes, des organisations de la société civile et des autorités.
La rencontre a porté sur le thème « Place des femmes dans les médias ». Ce projet est financé par l’Union Européenne (UE). Les discussions ont été nourries par des résultats issus d’un monitoring réalisé par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
Au total, 1474 productions médiatiques portant sur le genre ont été recensées : 206 dans la presse écrite, 145 en ligne, 632 à la radio et 241 à la télévision. Cependant, seuls 35 % de ces contenus ont été réalisés par des femmes. Leur représentation demeure faible dans tous les types de médias, à l’exception des médias audiovisuels.
Sous-représentation des femmes dans les médias
La question des droits humains dans les médias a également été abordée. Les radios (36 %) et la presse en ligne (34 %) en assurent la meilleure couverture, contrairement à la télévision qui n’y consacre que 4 % de ses contenus. Concernant les profils qui prennent la parole sur ces sujets, les autorités publiques arrivent en tête (22 %), suivies des acteurs de la presse (18 %) et des organisations de la société civile (14 %).
« Les femmes sont sous-représentées sur le plan politique, aussi bien parmi les acteurs que dans les sphères de décision, malgré les efforts de l’État pour nommer certaines d’entre elles à des postes de responsabilité. Cette même réalité se retrouve dans le secteur des médias. Cette conférence-débat que nous avons organisée aujourd’hui est une occasion pour relancer le débat pour voir les raisons qui expliquent cette sous-représentation des femmes dans les médias » a souligné Fabrice Petchezi, président de l’OTM.
La question de la participation politique des femmes a aussi été débattue. La spécialiste genre Adouté Tounou a mis en lumière le rôle crucial des médias dans la construction de l’image des femmes et la déconstruction des stéréotypes. Elle plaide pour des contenus plus inclusifs, débarrassés de préjugés, afin de permettre aux femmes de prendre leur place dans la vie publique.
Les recommandations invitent les journalistes à produire des contenus respectueux des droits humains, sans stigmatisation. Il est également demandé aux organisations de la société civile de renforcer les capacités des journalistes en matière de genre et d’accompagner la création de contenus transformateurs.
Les autorités togolaises sont aussi invitées à renforcer le cadre légal en matière d’égalité de genre dans les médias, afin d’encourager une représentation plus équilibrée des femmes dans les contenus diffusés.
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