Vendredi 13 décembre 2024, les rues de Lomé ont connu une agitation inhabituelle dans la matinée. L’opération ‘Zéro Mendiant’ venait de démarrer. Sous un soleil de plomb, les forces de défense et de sécurité, agissant sous la supervision du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, s’évertuaient à débarrasser les grands carrefours de la capitale togolaise des mendiants qui y élisent domicile. Le gouvernement assure que cette action est destinée à garantir la sécurité publique.
Opération « Zéro Mendiant » à Lomé
Vendredi matin, les rues de Lomé ont connu une agitation inhabituelle. Sous un soleil de plomb, les forces de défense et de sécurité, agissant sous la supervision du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ont mené une opération d’envergure visant à débarrasser les grands carrefours de la capitale togolaise des mendiants qui y élisent domicile. Une initiative qui donne du poids à l’interdiction de mendicité décrétée en mai dernier par Koami Joseph Gomado, maire de la commune du Golfe 1 et également ministre.
Le coup d’envoi a été donné par une équipe mixte, composée de la gendarmerie nationale, conduite par le lieutenant-colonel Iniwê Koura, et de la police nationale, dirigée par le commissaire divisionnaire Essonanna Bamazi. À bord de véhicules aux gyrophares allumés, les agents se sont déployés dans des zones stratégiques : Déckon, GTA, Agbalépodo, Agoè-Assiyéyé et Hanoucopé, des carrefours où la mendicité s’était transformée en phénomène quotidien.
Sur place, l’opération s’est déroulée sans heurts. Hommes, femmes, et surtout mineurs, parfois pieds nus, ont été priés de monter dans des cars de transport, encadrés par les agents. Sous le regard curieux des passants et des automobilistes coincés dans la circulation matinale, les mendiants ont quitté, souvent silencieux, les lieux qu’ils occupaient quotidiennement pour solliciter quelques pièces auprès des conducteurs arrêtés aux feux tricolores.
Depuis plusieurs mois, la mendicité dans les rues de Lomé est devenue une réalité visible et préoccupante. À chaque carrefour, de jeunes enfants et adultes, parfois des étrangers venus du Sahel, quémandent de l’argent ou proposent des services symboliques : nettoyer un pare-brise, guider un véhicule, ou vendre quelques babioles.
Pour les autorités, cette opération Zéro Mendiant est nécessaire pour garantir l’ordre public et la tranquillité des citoyens. « Il s’agit d’assurer la sécurité des usagers de la route et d’assainir nos espaces publics », confie un agent présent sur les lieux.
Direction le camp de Logopé
Après leur interpellation, les mendiants ont été convoyés sous escorte au camp Logopé, situé à Agoè. Là-bas, ils sont pris en charge, avec un premier recensement effectué pour identifier les profils, leurs origines et leurs situations. Selon des sources proches de l’opération, la majorité des mendiants arrêtés seraient d’origine sahélienne, confirmant les observations des habitants de Lomé ces dernières années.
Peu après leur arrivée au camp, une visite de Kossiwa Zinsou Klassou, ministre de l’Action sociale, a été signalée. La ministre aurait tenu à s’enquérir des conditions dans lesquelles ces personnes sont accueillies et des mesures à mettre en place pour leur prise en charge sociale.
Une mesure applaudie mais controversée
L’opération « Zéro Mendiant » soulève toutefois des débats. Si certains saluent une initiative permettant de rendre les carrefours plus sûrs et ordonnés, d’autres s’interrogent sur le devenir de ces mendiants, notamment des mineurs en situation de vulnérabilité. « C’est bien de les déplacer, mais il faut aller plus loin, en apportant des solutions durables », commente un riverain à Déckon.
Le colonel Calixte Batossie Madjoulba, ministre de la Sécurité, a promis que des mesures supplémentaires suivront pour traiter le phénomène à la racine, en collaboration avec le ministère de l’Action sociale.
L’opération « Zéro Mendiant » marque une nouvelle étape dans la lutte contre la mendicité dans les rues de Lomé. Reste à voir si cette action ponctuelle se transformera en une politique globale pour prendre en compte les causes profondes de la mendicité : pauvreté, migration et exclusion sociale. Les prochains jours s’annoncent déterminants pour les autorités togolaises.
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