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Recherche scientifique : le Togo se joint à l’AES

Didier ASSOGBA
4 Min Read

Le Palais de la Présidence du Niger a pris des allures de laboratoire diplomatique et intellectuel les 23 et 24 septembre. Une audience a réuni une délégation tripartite de l’Alliance des États du Sahel (AES) et du Togo. Elle marque le lancement officiel du Forum national de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, organisé dans un contexte régional traversé par des défis sécuritaires, climatiques et économiques de grande ampleur.

L’audience s’est tenue à l’initiative du chef de l’État nigérien, le général Abdourahamane Tiani. Autour de la table, trois figures majeures de l’enseignement supérieur ouest-africain. Il s’agissait de Adjima Thiombiano, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Burkina Faso; de Prof Boureima Kansaye, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Mali; et de Natchaba Kanka-Malik, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo.

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Ils étaient accompagnés par Prof Mamadou Saidou, le ministre nigérien de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique.

La recherche scientifique comme rempart

La présence de Lomé, invitée à siéger aux côtés des membres de l’AES, illustre une orientation nouvelle. Le Togo choisit de se positionner non seulement comme un hub diplomatique en Afrique de l’Ouest, mais aussi comme un acteur scientifique engagé, prêt à collaborer avec ses voisins sahéliens.

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Placé sous le thème : « Défis de souveraineté nationale : contribution de la recherche scientifique et de l’innovation technologique pour des solutions durables », le forum de la recherche scientifique et de l’innovation technologique ambitionne de transformer le savoir en outil de résilience collective. Les discussions, menées également en présence du ministre nigérien de l’Enseignement supérieur, Pr. Mamadou Saidou, et de Salim Mahamadou Gado, directeur de cabinet adjoint du président Tiani, ont abordé des pistes concrètes.

On parle notamment de l’agro-technologie adaptée au climat sahélien, l’intelligence artificielle pour la surveillance frontalière, et les innovations énergétiques pour réduire la dépendance extérieure.

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Pour Niamey et ses partenaires, il s’agit de démontrer que la souveraineté se construit « autant par les idées que par les armes ».

Un choix stratégique de l’AES et de Lomé

Si le Togo ne fait pas partie de l’AES, sa participation active à ce forum envoie un signal clair : Lomé entend rapprocher ses politiques de recherche scientifique des dynamiques impulsées par l’alliance sahélienne. Dans un contexte où la coopération classique avec certains partenaires internationaux se fragilise, ce partenariat académique et scientifique pourrait ouvrir la voie à une intégration plus poussée, au-delà des seules questions sécuritaires.

Pour le grand public ouest-africain, l’événement incarne une ambition partagée : offrir à une jeunesse nombreuse et talentueuse autre chose qu’une logique de survie. L’AES veut se présenter comme un incubateur de solutions endogènes, et le Togo, par sa diplomatie pragmatique, choisit de s’y associer.

Ce forum pourrait conduire à des bourses d’études croisées, des laboratoires partagés, des prototypes technologiques pour une agriculture résiliente.

Reste à savoir si cette coopération scientifique, née dans les salons feutrés de la présidence nigérienne, débouchera sur des programmes concrets et durables. On note en attendant qu’il s’agit d’un élan initié par l’AES et le Togo. Et si cela se confirme, il pourrait inspirer une dynamique régionale durable, fondée sur la recherche scientifique et la coopération.

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