L’attaque survenue au siège de la CDPA, ayant blessé le député sénégalais Guy Marius Sagna, plusieurs opposants togolais, et des journalistes, a suscité une vague de condamnations au Togo et au Sénégal. L’État sénégalais a immédiatement réclamé une enquête, tandis que le gouvernement togolais a dénoncé la violence dans la sphère politique. Cependant, des partis politiques togolais pointent du doigt le régime de Lomé, accusé d’être responsable de ces violences.
Guy Marius Sagna, en séjour à Lomé dans le cadre de la 3ᵉ session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO, participait à une conférence citoyenne organisée par la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), aux côtés de la députée Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson.
L’événement a viré au chaos lorsque des hommes infiltrés ont attaqué la réunion, visant particulièrement le député sénégalais, à qui ils reprochaient de ne pas être « togolais ». Cette agression a également blessé d’autres personnalités de l’opposition, dont Sambrini Targone et Brigitte Adjamagbo, ainsi que plusieurs journalistes.
Réactions suite à l’agression de Guy Marius Sagna
La DMP a dénoncé une « attaque scandaleuse contre la démocratie » et a imputé la responsabilité de ces actes à des hommes au service du pouvoir de Lomé. De son côté, le front « Touche pas à ma constitution » a condamné « cette violence orchestrée par des miliciens », affirmant que le but était de réduire au silence Guy Marius Sagna, qui avait déjà critiqué le régime togolais lors d’une session du Parlement de la CEDEAO à Abuja.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), dirigée par Jean-Pierre Fabre, a également exprimé son indignation face à cette agression, dénonçant le laxisme des forces de sécurité présentes sur les lieux. « Aucune raison ne justifie une telle violence, qui ne fait honneur ni à l’État togolais ni à l’organisation régionale », a déclaré Fabre, réclamant que les responsables et leurs commanditaires soient traduits en justice.
Le parti Forces Démocratiques pour la République (FDR), par la voix de son président Me Paul Dodji Apevon, a qualifié cet acte de « barbare » et d’« une extrême gravité », appelant les Togolais à se mobiliser pour la libération du pays. Le Nouvel Engagement Togolais (NET) a également déploré ces incidents qui ternissent l’image du Togo, tandis que le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) a réclamé une enquête indépendante pour traduire les agresseurs en justice.
Appels à des sanctions internationales
Le Mouvement Togolais pour la Restauration (MTR), présidé par Dr Jean-Emmanuel Gnagnon, a dénoncé l’atteinte portée à un député de la CEDEAO, rappelant que cette agression intervient dans un contexte panafricaniste de renforcement de l’unité africaine. Le MTR a exhorté l’État togolais à mener une enquête responsable pour faire la lumière sur ces événements, soulignant que cela affecte gravement l’image diplomatique du Togo.
Les organisations de la société civile n’ont pas manqué de réagir. Le Collectif d’Action Contre l’Impunité (CACIT) et le Mouvement Martin Luther King (MMLK) ont fustigé l’attaque. Dans un communiqué conjoint, plusieurs associations dont ALCADES, ASVITTO, GAGL, GCD, GLOB, FDP, LCT, LTDH, MCM, MJS, SEET ont demandé une enquête de la CEDEAO sur l’agression et ont exigé la suspension du Togo de toutes les institutions parlementaires internationales, telles que le Parlement ACP-UE, l’Union Interparlementaire (UIP), et le Parlement de la CEDEAO.
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