Honoré Sitsopé Sokpor, alias Affectio, a vu sa demande de liberté provisoire rejetée mercredi par la Cour d’appel de Lomé. Une grande déception pour plusieurs défenseurs de droits humains et autres activistes qui espéraient un dénouement plus favorable. L’activiste et poète, incarcéré depuis le 12 janvier 2025, restera donc en détention en attendant un éventuel procès.
Affectio : Un poème qui dérange
L’affaire remonte à la publication sur Facebook de son texte « Fais ta part », un poème dénonçant l’arbitraire et l’oppression. Ce qui, selon les autorités togolaises, constituait une incitation à la révolte contre les institutions. Arrêté deux jours après la diffusion de son écrit, Affectio a été inculpé pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État et placé sous mandat de dépôt.
Ses avocats avaient immédiatement dénoncé un vice de procédure et demandé sa libération provisoire, plaidant l’absence de preuves tangibles justifiant son maintien en détention. Mais la Cour d’appel a rejeté leur requête, confirmant ainsi la décision du tribunal de première instance.
Un dossier à connotation politique
Pour Me Apevon Dodji, l’un des avocats de Affectio, cette décision était prévisible : « Nous nous attendions à ce rejet. Mais les procédures continuent. Nous utiliserons tous les recours possibles pour obtenir sa libération. », a-t-il déclaré à Togoscoop.
L’affaire s’inscrit dans un climat politique tendu au Togo, où plusieurs voix critiques du régime se retrouvent dans le viseur de la justice. Affectio rejoint ainsi Jean-Paul Oumolou et d’autres prisonniers politiques ou d’opinion, dont les dossiers sont scrutés avec attention par les organisations de défense des droits humains.
Si ses partisans dénoncent un acharnement judiciaire, le gouvernement, lui, justifie son maintien en détention au nom de la préservation de l’ordre public. En attendant, Affectio reste derrière les barreaux, symbole d’un bras de fer entre les défenseurs de la liberté d’expression et un pouvoir intransigeant face aux critiques.
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