Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) boycotte le prochain conclave de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Le parti de Me Yawovi Agboyibor manifeste ainsi son mécontentement à l’endroit des premiers responsables du regroupement politique de l’opposition. Même si le CAR n’a pas donné les raisons qui expliquent le boycott du conclave projeté sur le 12 février prochain, on note que plusieurs éléments sous-tendent cette décision.
Le 12 février, la Coalition de l’opposition togolaise prévoit tenir une réunion jugée importante. Il s’agit d’un conclave qui devrait permettre aux entités membres de la Coalition de se dire les vérités sur la façon dont le regroupement a été dirigé depuis août 2017.
En effet, la vie au sein de la Coalition n’a pas été un long fleuve tranquille durant tout ce temps. Les guerres de personnes et de chapelles politiques ont fragilisé les actions du regroupement. La preuve en est que plus d’un an et demi, la Coalition n’a véritablement rien obtenu : ni le réformes politiques, ni le retour à la Constitution de 1992, encore moins le départ immédiat de Faure Gnassingbé du pouvoir.
Selon nos informations, il revient qu’à des moments donnés de la lutte, des partis membres de la Coalition ont souhaité une réorientation stratégique de la lutte et l’adoption des postures réalistes pour obtenir des résultats. Parmi ces partis, se trouvent le CAR.
Mais méprisé et minimisé, le parti de Me Agboyibor a vu toutes ses propositions rejetées, sans communes mesures par des partis qui réclament vainement, depuis des années, le départ immédiat de Faure Gnassingbé.
On se souvient que le président du CAR avait d’ailleurs proposé de changer le format du dialogue facilité par la CEDEAO, pour favoriser un tête-à-tête direct avec le pouvoir afin d’obtenir des avancées sur les réformes et le cadre électoral. Mais cette proposition n’a pas été portée par les « grands leaders » de la Coalition.
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Il nous revient également que le CAR avait proposé, lors d’une réunion de la Coalition, d’appeler au recensement électoral en vue de participer aux élections législatives. Mais, le CAR et tous les partis qui étaient dans cette logique ont été pris à parti par « les grands leaders » qui promettaient une intervention des présidents de la CEDEAO pour arrêter les élections.
Au sein de la Coalition, on apprend que depuis le début de cette année, le CAR et d’autres partis ont exigé une restructuration de la Coalition afin de choisir de nouveaux dirigeants du regroupement.
« Les dirigeants actuels nous ont emmenés à l’échec. Il faut de nouveaux dirigeants qui doivent élaborer un plan stratégique. Mais nous apprenons que les dirigeants actuels ont élaboré une vision stratégique pour continuer les actions. Des choses qui ont été faites sans que les autres partis, dont le CAR ne soient mis au courant », nous confie un responsable du CAR.
En ce qui concerne le conclave, il semble que les choses se préparent de façon à ne pas changer le leadership actuel dont le bilan est négatif. Les discussions de couloirs au sein de la Coalition sont actuellement très âpres et le CAR a préféré se mettre en retrait, pour le moment.
Par ailleurs, les dirigeants du CAR déplorent qu’un courrier interne à la Coalition soit mis sur la place publique, dans le seul but de faire vilipender le parti, qui proposait pourtant de régler les dissensions en interne.