Au Togo, la nécessité de la réforme de la constitution et des institutions n’est plus à démontrer. Presque tous les acteurs de la vie sociopolitique togolaise s’accordent à dire que le pays a besoin de ces réformes pour son avancement. Et depuis plus de deux ans, une commission de réflexion sur ces réformes a été mise en place par le président Faure Gnassingbé. La Commission, contestée par l’opposition qui réclame que les réformes soient opérées selon les prescriptions de l’Accord Politique Global (APG), a avancé des propositions dans son rapport d’étape remis à Faure Gnassingbé. Des propositions qui font déjà grincer les dents, dans les rangs de l’opposition.
Faure Gnassingbé, l’actuel président togolais, restera-t-il au pouvoir jusqu’en 2034 ? A ce scénario-là, beaucoup de togolais ne s’y attendent pas. Même si on peut estimer que les admirateurs de Faure Gnassingbé se plairaient à ce qu’il se réalise. Mais le moins qu’on puisse dire est qu’à l’allure où vont les choses, cela reste une possibilité.
En effet, plusieurs acteurs politiques de l’opposition commencent par exprimer leurs craintes quant aux propositions qui sont en train d’être faites par la Commission de réflexion sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles présidée par Awa Nana-Daboya.
Des indiscrétions font état de ce que plusieurs membres de cette commission proposeraient un mandat présidentiel de 7 ans contre 5 ans actuellement renouvelable une fois. L’information est également avnacée vendredi par le quotidien privé togolais, « Liberté ». Si cette proposition passe et que les compteurs sont remis à zéro, le Chef de l’Etat actuel aura la possibilité de briguer deux septennats à partir de 2020. Il restera ainsi au pouvoir jusqu’en 2034.
Sachant les critiques actuelles au sujet de la composition de la commission, le Togo connaîtra dans les prochains mois de vifs débats entre les pros et les anti-septennat et entre les tenants du pouvoir et l’opposition.
De l’autre, plusieurs partis de l’opposition rencontrés par la Commission sont favorables à la durée actuelle du mandat présidentiel qui est de 5 ans renouvelable une seule fois.
Selon nos informations, un rapport d’étape a été remis il y a environ deux semaines au président de la république par Awa Nana-Daboya. Les conclusions des travaux de la Commission sont attendues. Mais il est certain que le débat sur les réformes sera désormais intense.