La question de l’eau potable reste une sérieuse préoccupation pour les populations togolaises. Dans le Grand Lomé, on assiste à une croissance rapide du nombre des forages. Alors que cette zone dépend exclusivement des nappes souterraines pour son approvisionnement en eau. Pour les autorités togolaises, cette situation menace les ressources par la pollution et la surexploitation.
Dans le Grand Lomé, pas moins de 13 000 forages ou puits privés sont exploités. Des chiffres révélés par le ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise. Ce département gouvernemental craint des risques de contamination des eaux souterraines. De plus, l’insuffisance de périmètres de protection autour des forages stratégiques de la TdE complique la situation.
La présence de nitrates, de contaminants bactériologiques, d’hydrocarbures industriels et émergents est devenue un problème courant dans un tel environnement urbain.
Les pouvoirs publics estiment que les répercussions sur la santé humaine, en particulier pour les groupes vulnérables, sont des préoccupations importantes pour la planification future.
Démarches pour les forages
En effet, les forages, que ce soit à des fins familiales ou commerciales, sont réalisés sans tenir compte de l’importance des démarches nécessaires.
Pour mieux adapter la gestion de l’eau, le gouvernement estime qu’il est nécessaire de lever ces incertitudes. La finalité étant de parvenir à une gestion efficace de la ressource en eau potable du Togo et de sauver des vies humaines.
C’est ainsi que le ministre d’Etat en charge de l’eau et de l’hydraulique villageoise a déclaré le 10 octobre dernier : « Ne soyez pas surpris si on vient vous demander les papiers qui vous autorisent à faire le forage ». Déclaration faite en marge du lancement du Projet d’amélioration de la sécurité hydrique en milieu urbain au Togo (PASH-MUT).
Général Damehame Yark insistait ainsi sur l’importance de respecter les règlements et d’obtenir les autorisations nécessaires pour entreprendre des projets de forage. Il est alors question d’assurer un accès plus sûr, plus fiable et plus équitable à l’eau potable, améliorant ainsi la qualité de vie des habitants.
Nécessité des autorisations et réglementations
Les autorisations et les réglementations veillent à ce que l’eau extraite soit de haute qualité et propre à la consommation. Cela contribue à réduire les risques de maladies liées à l’eau, améliorant ainsi la santé des résidents.
Elles assurent également le respect des règlements garantit la durabilité des forages. Cette durabilité permet aux habitants de bénéficier d’un approvisionnement en eau stable à long terme, réduisant ainsi les périodes de pénurie d’eau.
Mais les règles de forage jouent aussi un rôle essentiel dans la prévention de la surexploitation des ressources en eau ; Ce qui contribue à préserver l’écosystème local et à éviter des conséquences négatives sur l’environnement.
Enfin, les réglementations sont cruciales pour garantir une répartition équitable de l’eau au sein de la population. Cela empêche que certains groupes monopolisent l’accès à l’eau potable.
Le PASH-MUT et la gouvernance de l’eau
Le PASH-MUT lancé avec le financement de la Banque mondiale (100 millions de dollars) intervient précisément dans ce contexte pour améliorer les services d’eau et d’assainissement dans le Grand Lomé et étendre le réseau d’eau potable.
De plus, le Comité interministériel de contrôle de la production et de l’exploitation des eaux minérales et de sources au Togo mène déjà sur le terrain des activités. Il procède à la sensibilisation des acteurs sur la régulation du secteur de production d’eaux conditionnées dans le pays.
À noter que le code de l’eau prévoit la mise en place d’une « police de l’eau ». Cette entité aura pour rôle de procéder au contrôle des autorisations de construction de nouveaux forages. De même, il se planchera sur la qualité de l’eau que fournissent ces forages.