La vindicte populaire refait surface au Togo et l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS) déplore le nombre des victimes de ces agissements immoraux et abjects qui prennent de l’ampleur dans le pays.
Dans un communiqué publié lundi, le parti d’Agbeyomé Kodjo note que de regrettables cas de vindicte populaire se sont succédés et ont défrayé la chronique dans notre pays notamment dans l’agglomération urbaine de Lomé, se répandant comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Pour Obuts, ces agissements sont loin de constituer une variable négligeable, car nul n’a le droit d’ôter la vie à autrui.
« S’il est vrai que la commission de crimes et/ou de vol de la chose d’autrui sont méprisables et constitutifs d’une infraction pénale, ou de crime, ouvrant droit à répression, ladite répression dans un État de droit ne peut être mise en mouvement que par décision judiciaire », lit-on dans la note signée par Agbeyome Kodjo.
De ce fait, Obuts estime que la vindicte populaire n’est dès lors pas la meilleure punition pour le présumé auteur d’une infraction pénale ou d’un crime.
« La pratique de la vindicte populaire est à bannir en ce que quelque fut le forfait d’un présumé auteur de vol, ou présumé auteur de crime, ce dernier bénéficie de la présomption d’innocence, et par conséquent, doit être remis à l’autorité judiciaire, seule habilitée à établir sa culpabilité et à décider de la punition appropriée que doit subir le présumé coupable », écrit Agbeyome Kodjo qui ajoute que la vindicte populaire est une pratique répréhensible, sauvage, interdite par la loi, et contraire aux valeurs fondamentales du Togo.
Pour Obuts, il y a lieu d’analyser les failles et les dysfonctionnements du vivre-ensemble et du niveau de confiance de nos concitoyens en la justice togolaise.
« Les présumés auteurs de l’exaspération des populations face à la hausse de l’insécurité dans notre pays, sont lynchées, battues à mort et brulées vif sur la place publique, sans que ne soient formellement établies les preuves irréfutables de leur culpabilité », fait remarquer Obuts qui pense que la justice populaire ne saurait remplacer la justice institutionnelle.
De peur que des innocents ne subissent les affres de la loi du Talion, la formation politique de l’ancien Premier Ministre appelle la société civile, le gouvernement et les partis politiques à sensibiliser les populations pour prévenir ces agissements criminels. La justice est également invitée à prendre des sanctions contre les auteurs de ces actes.