L’Union Economique Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est un espace de « saine gestion économique ». C’est ce qu’a indiqué mercredi à Lomé le représentant-résident de la commission de l’institution au Togo, Raymond Assoukou Krikpeu. En 25 ans d’existence l’institution a été reconnue comme le « meilleur processus d’intégration » du continent. Mais des défis persistent dans la zone et l’UEMOA entend œuvrer davantage pour les relever.
Août 1994-août 2019, cela fait exactement 25 ans que le traité de création de l’UEMOA a été ratifié par 7 Etats de l’Afrique de l’Ouest notamment, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, rejoints en 1997 par la Guinée Bissau. Dans le cadre de la célébration de ce jubilé d’argent, une conférence de presse a été organisée mercredi à Lomé. Occasion pour le représentant-résident de la commission de l’institution au Togo de faire un bilan des 25 ans d’existence.
Selon Assoukou Krikpeu, les politiques conçues par la commission de l’UEMOA et mises en œuvre par les Etats membres permettent aujourd’hui de vivre dans un espace de saine gestion économique.
« Dans notre espace, le taux d’inflation tourne généralement autour de 1%. Les taux de croissance annuelle moyenne de nos économies sont d’année en année au-dessus de 6%. Ce qui suppose que nous sommes dans un espace de saine gestion économique », a-t-il expliqué.
Il affirme avoir pu mettre en place la libéralisation des échanges intracommunautaires, associée au tarif extérieur commun pour instaurer une union douanière effective depuis le 1er janvier 2000. Des critères de convergence appuyés par un mécanisme de surveillance multilatérale qui permet de mesurer les progrès dans l’atteinte de ces critères de convergence ont été aussi institués.
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Au cours de ces 25 dernières années, des politiques sectorielles ont permis de procéder des réalisations dans tous les domaines. En fin 2018, le portefeuille actif de projets au Togo se situe autour d’une vingtaine et embrasse tous les secteurs économiques notamment, l’agriculture, l’aménagement des espaces agricoles, le transport, la facilitation des échanges etc.
Dans le domaine de l’agriculture, on note la construction par région de magasins de récoltes et de stockage des graines pour améliorer la sécurité alimentaire au Togo et aussi assurer la sécurisation de la production agricole et des semences. De même, des aménagements agricoles et plus de 1000 forages à motricité humaine (PMH) ont été faits.
Au niveau du transport, la construction du poste contrôle juxtaposé (PCJ) de Cinkassé au Nord Togo et celui de Sanvee-condji et Hilacondji (au Sud du Togo, frontière avec le Bénin) a été financée par l’institution.
En ce qui concerne la lutte contre l’insécurité et la pauvreté, la commission a mis en place des comités de haut niveau respectivement présidés par les chefs de l’Etat du Niger et du Sénégal.
Malgré ce bilan satisfaisant, les défis du processus d’intégration restent immenses. Selon M. Krikpeu, des difficultés persistent en matière de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux.
« Au niveau du commerce intracommunautaire, les flux ne portent pas encore la promesse des fleurs parce que le niveau des échanges intracommunautaires est loin d’être satisfaisant. En 2019, nous n’atteignons pas encore 16%. On est à 15,16% en termes d’échange intracommunautaire », a-t-il indiqué.
D’autres défis auxquels l’UEMOA fera face sont le sous-emploi qui conduit à la migration et la réduction de la pauvreté.
La célébration de ce jubilé d’argent placée sous le thème : « 1994-2019 : 25 ans de progrès vers l’intégration régionale, ensemble pour relever le défi de libre circulation des personnes et des biens ». L’apothéose est prévue pour ce jeudi au cours d’un diner de gala.
Pour information, l’UEMOA a été créée le 10 janvier 1994 à Dakar et a pour objectif essentiel, l’édification, en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, ainsi que la jouissance effective du droit d’exercice et d’établissement pour les professions libérales, de résidence pour les citoyens sur l’ensemble du territoire communautaire.
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