Compassion International Togo et ses églises partenaires accentuent la lutte contre la traite des humains. Le sujet a été au centre d’une conférence-débat mardi à Lomé. C’est dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains. La rencontre a permis d’examiner des plans d’actions visant à lutter efficacement contre ce phénomène récurrent au Togo.
La conférence a été présidée par Olivier Ahonon, Directeur Général de Compassion International Togo. Elle a porté sur le thème : « Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes ».
Olivier Ahonon a révélé l’importance de cette célébration pour mobiliser les acteurs de la société civile et des organisations afin de réfléchir collectivement sur la lutte contre la traite des humains. Il a rappelé que son organisation prend en charge plus de 85 000 enfants et jeunes, et que ce sujet est particulièrement significatif pour l’organisation en raison des défis rencontrés par les enfants sous sa protection.
« La pauvreté pousse certains parents à envoyer leurs enfants travailler dans d’autres localités ou pays, souvent dans des conditions d’exploitation. De même, certains jeunes partent à l’aventure sans documents, se retrouvent liés à des contrats abusifs et sont contraints de travailler dans des conditions inhumaines. Cette rencontre nous permet de sortir avec des plans d’action pour renforcer les efforts déjà en cours », a déclaré M. Ahonon.
Pour renforcer cette lutte, il est recommandé aux églises d’établir des ministères de diaconie spécifiques pour la migration.
« Les églises doivent mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les communautés locales. Ces campagnes devraient inclure des images illustratives pour informer les jeunes sur les risques liés à la migration illégale, promouvoir le patriotisme et encourager l’entrepreneuriat parmi les jeunes », a souligné Angèle Wilson-Dogbe, Coordinatrice Régionale de la CETA.
Ampleur de la Traite des humains
Elle a également insisté sur l’importance du soutien psychosocial pour les victimes de la Traite des humains et l’engagement des partenaires dans le plaidoyer pour sensibiliser les parents sur leur rôle éducatif.
Selon les chiffres disponibles, entre 2021 et 2022, le projet PRORESC piloté par RELUTEHT et l’ONG Espace Fraternité a recensé 181 victimes de la Traite des humains, dont 111 femmes, âgées de 4 à 33 ans. Parmi ces victimes, 108 étaient âgées de moins de 18 ans, dont 67 filles.
En 2024, 22 nouveaux cas de traite en provenance de Sierra Léone ont déjà été enregistrés. De plus, 86 migrants, dont 26 Togolais, en Guinée Équatoriale sont en cours de rapatriement au Togo. Le manque de moyens demeure un obstacle significatif dans la lutte contre ce fléau.
La conférence-débat a mis en lumière la nécessité d’une collaboration renforcée entre les organisations, les églises et les acteurs de la société civile pour combattre efficacement la traite des êtres humains. Les plans d’action issus de cette rencontre visent à renforcer les initiatives existantes et à développer de nouvelles stratégies pour protéger les enfants et les jeunes contre ce phénomène tragique.
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