La Cour suprême du Togo a condamné vendredi 11 août Togbui Dodji Akakpo IV, chef du village de Kpoteme dans le canton de Kpétsou (Préfecture de Bas-Mono) à 10 ans de prison ferme. Ce verdict fait suite à la comparution le 4 août dernier devant la chambre judiciaire de la Cour.
Le chef traditionnel est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure par le Ministère public et État togolais. L’affaire qualifiée de « crime » est connue directement par la Cour suprême pour le fait que l’inculpé porte des charges de chef de village. Il ne peut répondre, suivant les textes législatifs, que devant la plus haute juridiction de l’État en matière judiciaire.
10 ans de prison
Après sa comparution le 4 août dernier, la cour avait renvoyé le délibéré sur ce 11 août. Le chef traditionnel est désormais fixé sur son sort.
Togbui Dodji Akakpo IV, interpellé le 23 janvier 2023 et placé sous mandat de dépôt en février, est condamné à 10 ans ferme de réclusion criminelle, le reconnaissant ainsi coupable des faits qui lui sont reprochés.
Le ministère public et l’Etat reproche à ce chef traditionnel des propos tenus dans un audio tenu courant 2017 lors de la crise sociopolitique que le Togo avait connue. Des propos considérés comme portant atteinte à la sécurité intérieure de l’état.
Dodji Akakpo, un ex-militaire américain
Au moment des faits, Togbui Dodji Akakpo IV était encore en service au sein de l’armée américaine. C’est bien après qu’il a été démobilisé pour des raisons de santé. Il avait ensuite rejoint le Togo pour être désigné comme chef traditionnel du village de Kpoteme dans le canton de Kpétsou (Préfecture de Bas-Mono).
Cette tête couronnée avait été intronisée quelques jours avant son arrestation le 23 janvier 2023 par la gendarmerie d’Afagnan. Les manifestations des habitants du village et les actions de couloir initiées ici et là, n’auront finalement rien donné.
Fait extraordinaire, on apprend que la famille Akakpo, dont il est issu, s’était constituée parte civile dans le dossier.