Isidore Kouwonou, le Rédacteur en chef du bihebdomadaire L’Alternative était présent mercredi au Palais de justice de Lomé. Ferdinand Ayité, son patron y était également attendu. Mais l’homme est introuvable depuis la journée de dimanche 5 mars, après une convocation de la gendarmerie togolaise. Un contexte qui a obligé leur avocat à demander un renvoi du procès.
L’affaire remonte à la fin de l’année 2021. Les ministres Kodjo Adedze du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale et son collègue Pius Agbetomey de la Justice avaient porté plainte contre les journalistes Ferdinand Ayité (Directeur de publication de L’Alternative), Isidore Kouwonou (Rédacteur en chef de L’Alternative) et Joël Egah (Directeur de publication du journal Fraternité).
Les deux membres du gouvernement soutenaient avoir été diffamés dans « L’Autre Journal », une émission présentée sur la chaîne Youtube de L’Alternative. MM. Adedze et Agbetomey pointaient l’outrage à l’autorité et propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux.
Ferdinand Ayité déjà emprisonné dans l’affaire
Après plusieurs jours de garde à vue, Ferdinand Ayité et Joël Egah ont été jetés en prison et ont passé une vingtaine de jours avant d’être libérés le 31 décembre 2021.
Les trois journalistes avaient ensuite présenté des excuses publiques aux ministres dans les mêmes proportions dans la même émission. Ce qui avait fait croire à plusieurs observateurs que cette affaire était finie. Surtout qu’ensuite, il y a eu le décès subit de Joël Egah le 06 mars 2022 qui avait suscité plusieurs commentaires sur le dossier.
Plus d’un an après, une nouvelle convocation est adressée aux journalistes, y compris le défunt Joël Egah pour se présenter au tribunal pour un procès.
Isidore Kouwonou, le Rédacteur est chef de L’Alternative s’était rendu mercredi matin au tribunal de Lomé en compagnie de son avocat, Me Elom Kpadé. Ferdinand Ayité, introuvable depuis la journée du dimanche 5 mars dernier, n’était naturellement pas de la partie.
Avant sa disparition, le journaliste avait reçu une convocation du Service centrale de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie nationale pour des raisons qu’on ignore encore.
Le juge en charge de l’affaire avait décidé d’ouvrir le dossier et d’entamer le procès selon les ordres du ministère public. L’avocat du journaliste s’est opposé en demandant un renvoi. Finalement, le procès sera renvoyé sur le 15 mars.