Le Patronat de la Presse Togolaise (PPT) félicite le journaliste Ferdinand Ayité pour sa nomination au Prix International de la liberté de la presse 2023. La distinction lui est décernée par le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), une organisation basée à New York aux USA. Le lauréat recevra son prix le 16 novembre prochain, lors d’une cérémonie solennelle à New York.
« Le Patronat de la Presse Togolaise a appris, le 29 Juin 2023, avec joie et fierté que Ferdinand Ayité fait partie de la short liste de 4 journalistes nominés pour le prestigieux Prix International de la liberté de la presse 2023, décerné par le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ). Ce prix vient couronner la bravoure du Directeur de publication du Bihebdomadaire togolais L’Alternative, Ferdinand Ayité et 3 autres journalistes de la Géorgie, de l’Inde et du Mexique », a exprimé Isidore Akollor, président du PPT.
Par ces distinctions, le CPJ dit « saluer le courage et l’abnégation des lauréats qui, en dépit d’un fort recul de la liberté de la presse dans le monde, ont continué à couvrir l’actualité malgré les mesures de répression prises par les gouvernements, les enlèvements, l’exil et la criminalisation croissante de leur travail, défendant ainsi l’importance des reportages indépendants en cette période critique ».
Dans sa présentation des lauréats de cette année, le CPJ relève que : « Ayité dirige L’Alternative, l’un des principaux médias d’investigation du Togo, connu pour ses reportages courageux sur la corruption présumée du régime de Faure Gnassingbé et les manifestations à son encontre. Face aux menaces et au harcèlement juridique constants, Ayité et le rédacteur en chef de L’Alternative, Isidore Kouwonou, ont fui le Togo en mars 2023, quelques jours avant d’être condamnés à 3 ans de prison pour outrage à l’autorité et propagation de fausses informations ».
Selon Jonathan Rozen, chercheur au Cpj : « Ferdinand Ayité mérite ce prix pour de nombreuses raisons, dont son engagement à enquêter sur les puissants. C’est l’un des journalistes les plus ciblés au Togo ces dernières années. Il a subi un harcèlement constant, des menaces de poursuites, une surveillance, et il a été arrêté pour son travail », a-t-il expliqué à rfi.
Ferdinand Ayité pour la première fois
Le PPT se félicite de ce prix décerné à un journaliste togolais car c’est la toute première fois que la presse togolaise atteint ce degré de reconnaissance internationale.
Pour le lauréat, ce prix fera un zoom sur les entraves à la liberté de la presse au Togo : « Il est quasiment impossible aujourd’hui de faire de l’investigation au Togo à cause de toute cette batterie de mesures répressives que le gouvernement a toujours déployée à travers les institutions, à travers la Justice, le harcèlement fiscal des journalistes. Donc ce prix est quand même un coup de projecteur sur la situation de la presse au Togo », a-t-il déclaré à nos confrères de rfi.
Ferdinand Ayité est membre de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project et a collaboré à l’enquête sur les Panama Papers en 2016, en mettant l’accent sur les stratagèmes d’évasion fiscale des entreprises indiennes basées au Togo.
Son numéro de téléphone figurait également sur la liste des journalistes du projet Pegasus prétendument sélectionnés pour faire l’objet d’une surveillance potentielle par des logiciels espions.