Les relations de voisinage entre Mission-Tové et ses villages environnants risquent de devenir glaciales. Le canton accuse la préfecture d’Agoè-Nyivé d’avoir annexé son territoire et se soulève. Mercredi, une horde d’habitants « surexcités » ont démarré la délimitation du canton de Mission-Tové. L’initiative vise, selon eux, à aider le gouvernement dans sa politique de décentralisation et surtout éviter la disparition de Mission-Tové de la carte nationale.
Le canton de Mission-Tové dans la préfecture de Zio est créé par l’arrêté N°254 du 04/09/ 1935 portant organisation du cercle du sud et publié dans le journal officiel du territoire du Togo placé sous mandat de la France N°373 du 16/07/ 1936.
Le canton est limité par TogbléKopé, Légbassito, Sanguéra, Aképé, Assomé et Kovié. Les cadres du milieu estiment que plusieurs villages deviennent une convoitise pour les cantons de Légbassito et Sanguera.
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Les cadres de Mission-Tové disent ne pas comprendre comment et pourquoi le village d’Agossito, qui non seulement est une propriété d’Akofala, mais aussi fut un champ des fondateurs d’un quartier de Mission-Tové appelé Apéyéyémé peut du jour au lendemain devenir une localité de la préfecture d’Agoè-Nyivé.
«… Ils prennent illégalement notre territoire. Mission-Tové est un point stratégique et maintenant que Lomé est inondé tout le monde veut nous envahir » s’est offusqué Komlan Sobo, l’un des cadres avant d’ajouter « Pour l’heure, la préfecture d’Agoè-Nyivé veut annexer le village d’Agossito à son territoire en mettant devant 2 chefs cantons activistes : ceux de Légbassito et Sanguéra ».
Face à cette situation, hommes, femmes et jeunes de ce canton se sont mobilisés mercredi en grande masse pour tracer les limites entre Mission-Tové et Golfe. Ils ont à cette occasion parcouru les bornes qui délimitent le canton et la préfecture.
La démarche qui s’apparente à un conflit d’espace vital entre deux collectivités est plutôt une initiative noble et salutaire d’après M. Sobo.
« Notre territoire est annexé et nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Encore que c’est notre devoir d’aider les gouvernants à bien faire leur travail. Eux ils sont dans leur bureau et ce sont nous les autochtones qui doivent connaître les limites de notre territoire et leur faire savoir », a précisé le secrétaire cantonal UNIR.
La délimitation va se poursuivre à Sanguéra et à TogbléKopé. Mais déjà, les autochtones appellent les autorités compétentes à intervenir pour éviter que la situation ne dégénère.
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