Mgr Philippe Fanoko Kpodzro met fin aux suspens en ce qui concerne la participation des prochaines élections de « sa » Dynamique au Togo. L’archevêque émérite de Lomé, a ordonné ce week-end qu’aucun parti politique ou mouvement de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ne doit prendre part à ces élections. En tout cas pas au nom de la DMK. Pour l’ancien président de l’assemblée nationale, il faut se battre pour que le « contentieux électoral » du 22 févier 2020 soit d’abord réglé.
La DMK même est dubitative pour l’heure. Confronté à un choix cornélien au sujet de la participation des élections régionales et législatives en vue cette année au Togo, ce regroupement de partis politiques n’a pas pu se prononcer avec exactitude lorsque la question lui a été posée.
Face à la presse vendredi, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et ses collègues ont expliqué que la démarche du régime visant à faire émerger un Sénat relève de la diversion, de la manipulation politique, du clientélisme. Pour eux, le Togo n’a pas besoin des élections régionales.
Selon la Dynamique, le Togo traverse une crise grave et les allocations budgétaires qui vont servir à payer les sénateurs dont les résultats sont incertains, peuvent mieux servir à d’autres secteurs essentiels et directement liés à la vie des populations qui traversent une précarité extrême.
Quant aux élections législatives, la DMK estime qu’il est question d’un agenda républicain. Tout en restant imprécise sur sa position, la DMK soutient qu’il y a préalablement lieu de trouver des réponses idoines pour un apaisement social, la confiance dans le processus électoral et des garanties de sécurité à tous les acteurs.
De ce fait, elle exige des autorités nationales des mesures d’apaisement. Principalement le retour de Mgr Kpodzro et d’Agbéyomé Kodjo, la libération des prisonniers politiques, la sécurisation de tout le territoire national et la réforme de la cour constitutionnelle entre autres.
Mgr Kpodzro prévient la DMK
En réaction à la sortie de la DMK, Mgr Kpodzro a martelé samedi qu’il n’est pas question que la dynamique qui porte son nom participe à un simulacre d’élection de trop tant que le contentieux électoral du 22 févier 2020, ayant porté Dr Messan Agbéyomé Kodjo à la présidence de la République, n’est pas réglé.
« Sinon, quel sens aurait ma présence en exil ainsi que le président démocratiquement élu ? ». s’interroge-t-il.
Exilé depuis 3 ans, le prélat qui a récemment fêté ses 93 ans met en garde qui des opposants membres de la DMK qui outrepassera sa décision.
« Quiconque tentera sous quelques prétextes que ce soit de participer à ces élections contre la volonté du peuple me trouvera sur son chemin. Je dis gare à ceux qui s’amusent avec la destinée du peuple togolais pour leur ventre. Car je n’ai pas l’intention de me taire. Je me battrai », a averti, Mgr Kpodzro.
DMK rassemble 7 partis politiques de l’opposition et 6 organisations de la société civile. Elle a été créée par Mgr Philippe Kpodzro en 2020 dans le cadre de la présidentielle du 20 février 2020. L’idée est d’avoir tous les opposants dans un seul creuset pour présenter un candidat unique à ce scrutin.