Les actions de Tikpi Atchadam contre le régime togolais découlent d’un agenda préétabli. Après 2015 où il avait vainement appelé à empêcher l’élection présidentielle, le président du Parti national panafricain (PNP) a multiplié les actions de proximité. En décembre 2016, il a tenu un meeting à Tchamba. La rencontre a été sanctionnée par une déclaration dite de Tchamba qui n’est autre que sa feuille de route. Début janvier, Me Atchadam a menacé le pouvoir togolais de dérouler le reste des actions contenues dans cette déclaration. L’objectif est de renverser Faure Gnassingbé et le système au pouvoir, au plus tard en 2020. Voici comment !
Tikpi Atchadam, même s’il a eu le mérite d’avoir secoué le cocotier en août 2017, reste mécontent des dernières évolutions politiques actuelles du pays. Dans sa sortie de début d’année, l’instigateur du « 19 août 2017 » entend déclencher la dernière étape de la Déclaration de Tchamba, dont la finalité est d’éloigner Faure Gnassingbé du pouvoir au plus tard en 2020.
«Nous serons bien obligés de dérouler la déclaration de Tchamba jusqu’à la victoire finale. La lutte continue, notre force, c’est le nombre du peuple en lutte, il revient à toi qui as tué le serpent, de lui couper la tête. Qui peut le plus, peut le moins. Le moment est venu de donner à la lutte ce qui lui manque, sa généralisation à l’ensemble du territoire national sans exclusive », avait-il indiqué.
Samedi, ses lieutenants sont longuement revenus sur ladite déclaration lors de la réunion hebdomadaire du parti à Lomé. Pour Tchatikpi Ouro-Djikpa, la Déclaration de Tchamba adoptée le 24 décembre 2016 comprend trois étapes importantes.
Le lieutenant de M. Atchadam a expliqué que la première étape de cette déclaration a commencé le 24 décembre 2016. Elle a consisté à demander au chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé d’organiser une transition pour l’opérationnalisation des réformes constitutionnelles, institutionnelles et sanctionnée par des élections au cours desquelles il n’est pas candidat. Des appels qui n’ont pas été entendus, ce qui a poussé le PNP à aller à l’étape suivante.
La 2ème étape de la déclaration, affirme M. Ouro-Djikpa est celle qui a démarré le 19 août 2017 avec de grandes manifestations de rues à travers lesquelles le peuple togolais a exigé le retour à la constitution de 1992, dans sa version originelle et avec l’effectivité du vote de la diaspora. Le PNP qui accuse le pouvoir de Faure Gnassingbé d’être de mauvaise foi pense que ces revendications ne sont pas prises en compte. Il compte passer à l’étape supérieure.
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Selon le PNP, la faiblesse du régime en place se trouve dans l’aveu fait il y a quelques jours par le ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi, dans le courrier-réponse qu’il a adressé à la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, lorsqu’il disait qu’il est impossible aux forces de l’ordre de sécuriser plus de 10 manifestations par jour, ‘pour des raisons d’effectifs’.
« L’étape 3 commence lorsque les 2 premières étapes ne seront pas suffisantes. Nous supposons que nous sommes en 2020 et que Faure Gnassingbé est candidat. Là il a donc piétiné la queue de la vipère. Nous allons mettre tout le pays debout et de façon permanente jusqu’à ce qu’il ne se retire de la course », dévoile Tchatikpi Ouro-Djikpa.
Pour le responsable du PNP, il sera question de multiplier les localités de manifestations par 100 et le pouvoir sera « naturellement débordés et finalement anéantis ».
« Si tout le monde se met debout, le tour est joué. Cela s’appelle le maillage des forces de contestation. Lorsque tous les foyers seront en ébullition, on ne peut qu’avoir le résultat escompté, c’est-à-dire l’alternance au sommet de l’Etat, le changement démocratique et le développement économique », a-t-il précisé.
C’est la stratégie que compte déployer désormais Tikpi Atchadam pour avoir raison du pouvoir de Lomé. Le patron du PNP avait d’ailleurs donné les couleurs en indiquant qu’il ne sera plus question de discuter des itinéraires et des points de chute des manifestations avec les autorités. Il estime que ce débat serait d’ailleurs résolu lorsque tout le monde sera dans les rues.