Au Togo, un musée dédié aux Nana Benz de Lomé va être érigé dans les prochains mois. Le projet est annoncé mardi par le ministère de la culture et du tourisme à travers la publication d’un avis de concours. Il est baptisé concours d’idées architecturales pour la rénovation et l’extension d’un bâtiment colonial devant servir de musée Nana Benz à Lomé.
« Le ministère de la culture et du tourisme de la république togolaise envisage de construire un musée dédié aux Nana Benz à Lomé », a écrit Kossi Lamadokou.
Le ministre en charge de la culture informe que conformément au code de passation des marchés publics au Togo, un concours d’idées architecturales est organisé en vue de l’attribution du marché de maîtrise d’œuvre architecturale pour la conception de ce musée.
Le concours, détaille-t-il, est ouvert aux architectes, cabinets d’architectes ou groupements d’architectes installés en République togolaise et ouvert à tous les autres soumissionnaires des pays éligibles.
L’architecte ou le mandataire du groupement, conserve la responsabilité du choix de ses cotraitants. Les compétences professionnelles peuvent être regroupées.
Nana Benz, une histoire et un label
Les Nana Benz sont des femmes d’affaires, originaires du Togo, actives dans les années 1960 à 1980 dans le commerce lucratif de pagnes en wax hollandais.
En langue Mina ou Guin dans le sud du Togo, dont la plupart des Nana Benz sont originaires, « nana » est un terme affectueux et familier, un hypocoristique, venant de Na ou Ena, concept classificatoire de la mère, qui signifient « mère » ou « grand-mère », perdant la dimension parentale originelle pour exprimer la marque de politesse et de respect due à leur position sociale. En outre, elles circulaient dans des véhicules de marque Mercedes-Benz.
Les pagnes en wax sont faits de tissus fabriqués aux Pays-Bas et en Angleterre recouverts d’une fine couche de cire, par le processus de finalisation des motifs et couleurs, et cette couche de cire leur donne leur brillance et leur caractère hydrophobe.
Les Nana Benz ont inventé des noms ou expressions pour les motifs de Wax qu’elles vendaient : « L’œil de ma rivale », « Si tu sors je sors » ou encore « Ton pied mon pied » (signifiant l’un et l’autre que la libre circulation n’est pas réservée aux hommes), « Mon mari est capable » …
Leurs descendantes continuent d’en inventer de nouveaux que les clientes adoptent rapidement. C’est tout un langage iconographique qui s’est créé, fait de symboles, de couleurs et de slogans.