Il n’y a pas eu de sit-in du comité national anti-CFA devant les locaux de l’ambassade de France au Togo ce samedi. La manifestation à laquelle avait appelé le pasteur Edoh Komi pour libérer l’Afrique « du joug colonial français » a été empêchée par les forces de défense et de sécurité. Un important dispositif sécuritaire a été érigé devant l’ambassade, obligeant les anti-CFA à se retrouver au palais des congrès de Lomé.
Finalement aucune manifestation anti-CFA n’a été autorisée au Togo. A la suite du Maire de Kara, c’est le ministre togolais de l’administration territoriale qui a interdit le rassemblement de Lomé, notifiant aux organisateurs d’être hors délais.
Samedi matin, les manifestants ont désespérément tenté de se rassembler devant les locaux de l’ambassade.
Mais tôt le matin, la zone a été bouclée par un dispositif sécuritaire. Des barricades ont été visibles par endroits et l’accès aux lieux de la manifestation quasi-impossible.
Pour échapper à une éventuelle dispersion, le cortège s’est retrouvé spontanément au palais des congrès de Lomé.
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Le comité Non au CFA du Togo a dans un premier temps dénoncé un abus du pouvoir des autorités togolaises avant de s’attaquer verbalement à la France.
« La République française, nous vous accusons d’être à la source de certains maux que subissent nos pays francophones à savoir : le manque d’industrialisation, l’accroissement de la pauvreté, le manque d’infrastructures et le chômage des jeunes… etc », ont exclamé les manifestants.
Ils demandent à la France d’organiser un canal de sortie du franc CFA à travers les états généraux du franc CFA organisés par les économistes africains et de reverser à l’Afrique tout l’argent qu’elle « a gardé dans son trésor public sans conditions et sans écart de langage ».
Rappelons que la manifestation du comité Non au CFA du Togo s’inscrit dans le cadre de la journée de mobilisation africaine contre le franc CFA. Dans les villes africaines où elle a eu lieu il a été question pour les manifestants d’exiger à la France une liberté monétaire du continent noir.
Et ce sur sujet, Marc Vizy, l’ambassadeur de la France au Togo dans une interview accordée à Togo Breaking News la semaine dernière a rappelé que si la zone-franc était un instrument de domination néocoloniale, il y a longtemps que les pays concernés l’auraient quittée.