Michel Akouete, journaliste du quotidien Forum de la semaine a été victime mercredi des exactions des forces de l’ordre et de sécurité déployés pour le couvre-feu à Lomé. Sérieusement battu, le confrère a dû détaler pour avoir la vie sauve.
La scène s’est produite devant le portail de la maison du journaliste aux environs de 21 heures.
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Selon le récit des faits, Michel Akouete était sorti pour se soulager (uriner) quand la patrouille l’a aperçu. C’est là que commence sa mésaventure.
Lisez le récit des faits raconté par la victime
Il sonnait presque 21h quand je suis sorti pour uriner. J’ai vu que notre portail n’était pas encore fermé. Je voulais donc le faire avant d’aller dormir. Mais comme il faisait chaud, je suis sorti et resté collé au mur du portail histoire de prendre quelques minutes d’air.
Une jeune fille sortit de la maison d’en face pour uriner elle-aussi. Contrairement à moi, cette dernière était sortie pour le faire contre le mur de leur maison de location. A peine baissé pour se satisfaire que deux éléments de la patrouille de la force à bord d’une moto se sont arrêtés devant elle avec les cordelettes à la main pour la passer à tabac. La fille criait et leur expliqua qu’elle vient juste de sortir pour uriner.
Le temps pour moi de faire un pas en arrière pour rentrer chez moi, deux autres à bord d’une autre moto arrivèrent et m’interpelèrent. Ne voulant pas courir pour créer peut-être des problèmes à l’ensemble de mes colocataires, ils se sont approchés tous de moi. Et un parmi les 4 éléments me prit par la main et m’a déplacé de notre portail.
Ils m’ont ordonné de me coucher par terre. Je leur demandai ce que j’ai fait de mal. Pendant ce petit temps de discussion, je recevais déjà des coups par ci, par là.
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Je me suis senti en danger. La seule option pour moi est de faire juste un pas pour rentrer et me sauver. Un parmi les 4 éléments, leur chef sûrement parce que n’ayant pas de cordelette à la main a bloqué notre portail et m’a poussé de force vers les 3 autres qui continuaient sans cesse de me donner les coups.
Ma chance est que tous les plus d’une dizaine de coups que j’ai reçus étaient au niveau de la jambe et du pied.
Ce qui m’a permis de me débarrasser finalement d’eux est qu’un gars était sorti de la maison d’en face, la même maison où était sortie la fille qui a failli se faire tabasser; ce gars en question voulant voir ce qui se passait à la devanture.
L’agent qui m’a bloqué l’entrée a couru vers lui pour l’arrêter. C’était la seule occasion que j’avais pour se sauver. Ce que j’ai réussi d’un geste brusque et j’ai pu rentrer chez moi.
Je vous assure que tout le sale moment que j’ai passé avec ces 4 agents, je n’ai en aucun moment prononcé un mot grossier qui pouvait embêter qui que ce soit. Les seules phrases que je répétais étaient qu’est-ce que j’ai fait? Je suis juste à la devanture pour prendre un peu d’air. Pourquoi vous me frappez?
A l’heure où j’écrivais ces quelques lignes, j’avais de la peine à marcher correctement puisque la douleur est toujours persistante dans ma jambe gauche », telle est la version de la victime.
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