Des enseignants des écoles publiques n’étaient pas à leurs postes mercredi. Ils répondaient au mot d’ordre de grève de la FESEN (Fédération des syndicats de l’éducation nationale). Ce, alors que mardi, les ministres de la fonction publique, Gilbert Bawara et des enseignements, Prof Dodzi Kokoroko avaient déclaré cette grève illicite. Se prononçant sur le bilan du premier jour de grève, Senon Hounsime, le Secrétaire général de la FESEN se félicite de la réussite du mouvement.
Pour M. Hounsime, le mot d’ordre de grève a été suivi totalement dans plusieurs localités du pays. Il reconnait dans des propos relayés par Globalactu que dans des régions comme Lomé et Kara, le bilan est mitigé.
« Je puis vous dire que le mot n’est pas tellement suivi à Lomé mais dans les périphéries à savoir Légbassito, Sogbossito etc le mot est suivi et certains établissements ont fermé », a-t-il.
Le Secrétaire général de la FESEN précise que le mot d’ordre a été suivi à presque 100% dans les préfectures des Lacs (Aného), de Yoto, de Zio (surtout la partie nord) et de Haho, sauf à l’Ecole primaire du camp.
Il cite également Anié, Sokodoé Sotouboua ou encore dans le grand nord notamment à Dapaong et Mandouri où les enseignants ont largement suivi le mot d’ordre.
Pour l’heure, le responsable de la FESEN avoue qu’il n’a pas encore les bilans de certaines localités comme Vo et Atakpamé.
« De toute façon, il n’y a pas de mouvement de grève qui est suivi à 100%. Cela n’existe pas », a-t-il reconnu.
M. Hounsime invite les enseignants à respecter également le mot d’ordre pour ce jeudi 4 novembre.
Grève de la FESEN illicite selon le gouvernement
Les enseignants membres de la FESEN sont mécontents du non-paiement des primes spéciales (la gratification exceptionnelle) promises à tous les enseignants par la partie gouvernementale à compter de janvier 2021. La FESEN avait donné jusqu’au 29 octobre aux autorités.
Le gouvernement a précisé récemment que la question de cette gratification exceptionnelle sera réglée lorsque suite à la prochaine révision du statut général de la fonction publique.
Les enseignants estiment qu’une telle réponse est vague. Surtout qu’ils ne connaissent pas les contours de cette gratification, notamment son montant et la date de son paiement.
Mardi, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara avait indiqué qu’il ne peut pas y avoir une grève régulière les 2 et 3 novembre. Il indique que l’article 324 du nouveau Code du travail donne deux conditions indispensables et essentielles qu’il faut respecter. La première ce sont des négociations préalables qui doivent déboucher sur un procès-verbal de négociation consacrant soit un accord total ou partiel ou alors le désaccord. Cette condition, personne ne peut en être dispensé. La 2e condition est un préavis de 10 jours ouvrés.
« En lisant ces deux conditions, tout le monde en tirera les conclusions qu’il faut. Il est absolument impossible de se livrer à l’exercice régulier d’une grève régulière les 3 et 4 novembre. J’en tire pour conséquence que l’article 324 donne les conditions d’une grève licite », a relevé le ministre.
Gilbert Bawara avait déclaré que tous les enseignants qui respecteront la grève mercredi et jeudi commettront une faute lourde qui donnera lieu à des sanctions disciplinaires.
Même son de cloche chez Dodzi Kokoroko qui a demandé aux chefs d’établissements de dresser avec rigueur la liste des enseignants qui auraient participé à la grève jugée illicite. Il avait indiqué que les chefs d’établissements qui auraient oublié d’établir ladite liste seront également sanctionnés.